Et si nous mettions la classe politique au travail.

Lorsque les échéances électorales sont proches, curieusement, toutes sortes de considérations chères au bon peuple français font l’objet de communications relativement idylliques.

C’est ainsi que l’on vient d’apprendre, par les médias, que l’économie se porte bien, que le déficit de l’État est en nette régression, ce dont notre excellent gouvernement se félicite.

Le chômage, pour sa part, hydre tentaculaire toujours menaçante, décroîtrait significativement, ces temps derniers.

Et, nombre de détails moins ostentatoires, nous sont proposés, allant tous dans le même sens.

Selon mes observations personnelles directes, sur une période de cinquante années consécutives (quand même), il en a toujours été ainsi.

« Les choses », vont toujours nettement mieux, dans les quelque six mois qui précèdent l’usage des urnes.

Alors, j’en déduis que les élections sont le meilleur facteur de prospérité, et de réussite qui soit, puisque leur approche nous vaut tant d’aboutissements.

En y réfléchissant bien, j’ai peut-être découvert la panacée universelle, que tous les politiciens recherchent, à nos frais, depuis des lustres et des lustres :

Et si nous organisions la société autour d’élections permanentes ?

Imaginons que, chaque semaine, un jour donné, tous les bureaux de vote soient ouverts, afin que chacun puisse exprimer, démocratiquement, sa décision, sur tous les sujets qui se jouent par cette voie.

On pourrait envisager, (les créatifs n’ont pas encore tous quitté la France), des bulletins de diverses couleurs, selon ce à quoi ils se rapportent : Bleu pour le Président, vert pour les députés (sans jeu de mot induit), rouge pour les conseillers municipaux, etc.

Chacun pourrait alors se rendre, hebdomadairement, aux urnes, pour élire et plébisciter qui bon lui semblerait, en permanence.

Les moyens technologiques en place, de nos jours, permettraient un dépouillement en temps réel, « en ligne », comme on dit sur Internet, et, chaque lundi matin, disons, chaque homme public connaîtrait son score.

Ce ne serait pas du sondage, ce serait, alors là, pour de bon, de la démocratie directe.

Un jeu de règles aurait été promulgué, qui vaudrait des « primes incitatives» (quelle qu’en soit la forme), à ceux que le peuple reconnaîtrait comme avoir été efficaces, par exemple, pour gratifier le Ministre de l’Économie, en cas de bons résultats, de même pour ceux qui sont en charge de gérer, et de résorber, autant que possible, le chômage, etc.

Pour bien maintenir démocratie et équité, celui qui tomberait « en dessous de la moyenne », pendant un laps de temps prévu par le règlement, serait proprement remercié, et se verrait infliger des pénalités, pour avoir failli à ses engagements, comme il se doit.

Et, bien entendu, comme on constate que les périodes électorales sont fastes, pour le pays, donc pour le peuple, on vivrait dans le succès permanent.

Je vous rappelle qu’en dehors de la politique, celui qui manque à ses engagements, ou qui commet une faute avérée, ou qui démontre une carence d’efficacité, n’a pas le privilège d’attendre de lointaines échéances électorales, pour se faire « jeter »

Aux États Unis, c’est notoire, chaque travailleur est « au rendement », au sein de la mission pour laquelle on le paye, et il se sait sur un « siège éjectable ». Même les gradés des affaires, les « managers », sont astreints à un « weekly report » sur le contenu de leur semaine, en termes d’objectifs, et peuvent se retrouver licenciés et remplacés un beau lundi matin, pour n’avoir pas « assuré ».

Curieusement, seuls les hommes politiques, élus sur un programme, sur des promesses, sur des « engagements » sont dispensés de sanction, entre deux élections, qu’ils soient efficaces, ou pas.

Ceci pourrait expliquer la « fièvre d’efficacité » qui les prend, quelques mois seulement avant leur espoir de se voir reconduits dans leurs fonctions. On comprend mieux pourquoi « tout s’arrange » à l’orée des élections. Ils veulent « présenter un bon bilan », pour être réélus, ce dont, selon toute apparence, ils n’ont eu que faire le reste du temps.

A propos de la présidentielle en vue, on constate que « l’action » de nos élus s’oriente dans le bon sens, après que l’on ait attendu quatre ans et demi dans la grisaille.

En rendant le phénomène hebdomadaire, on pourrait compter sur des décisions remarquablement efficaces, chaque vendredi, ce qui, convenez en, ne pourrait donner que de spectaculaires (bons) résultats.

Bien sûr, ce que je propose là nécessite d’être affiné, pensé sous l’angle de la réalisation opérationnelle, en fonction des réalités du terrain.

Il faudrait peut-être aller jusqu’à introduire dans notre système éducatif une notion, que l’on a apparemment perdu de vue, et qui procède du simple bon sens : Celui qui ne travaille pas n’engendre pas de résultat, et tout part à vau l’au.

Je parle de mettre la « classe politique » au travail. Oui, c’est nouveau, n’est-ce pas ?

Maintenant, « last but not least », ma théorie ne vaut pas un clou, si les « bons résultats » actuellement annoncés ne sont que « du pipeau », du mensonge, de la manipulation.

Je n’ose penser que nos honnêtes politiciens nationaux oseraient nous faire, quasi en permanence, un « coup à la Pinochet », qui, en son temps, avait su quitter Londres, ostensiblement, sur une chaise roulante, pour se retrouver, quelques heures plus tard, à Santiago, bien debout sur ses deux jambes.

L’on ne saurait, dans la patrie de Voltaire, envisager de telles turpitudes.
Huxwell News

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