Euro: L'arnaque monétaire

Lorsque l’homme de la rue y regarde de près, à propos de l’euro, dit « monnaie unique », dont les pouvoirs politiques lui ont tant vanté les vertus, à l’aube des années 2000, il s’aperçoit que l’arnaque est fine, mais bien réelle, et qu’elle se poursuit.

A l’observation rapprochée, pour ce qui est de la France, on constate que, maintenant, on sort une pièce d’un euro, comme, jadis, on sortait un franc.

Le billet de 20, que je qualifierai de « billet du peuple », tant il est vrai que c’est à peu près le seul qui circule sans suspicion, a remplacé le billet de cent francs, et l’acquisition faite à l’aide de cette image bleue, ne vous en donne pas autant qu’auparavant…

Ceci, pour la vie quotidienne. Maintenant, j’ai fait un autre constat, concernant la notion des investissements des particuliers.

Figurez vous qu’un de mes amis a récemment acquis un petit terrain à la campagne, de type agricole, parfaitement inconstructible, peu accessible, du genre dit « terrain de loisirs » où un père de famille citadin souhaite emmener ses enfants le plus souvent possible, afin d’y respirer le bon air du bon Dieu.

Ce quidam a dû lâcher 20.000 euros ce qui, de nos jours, paraît un minimum : Le prix d’une vague voiture. Qui oserait espérer trouver de « l’immobilier » pour moins que çà ?

Ce qui est intéressant, c’est que, chez le notaire, en prenant connaissance des origines de propriété, on constate que ce terrain, non construit, non commercial, non industriel, bref, tout juste bon à être contemplé, avait été payé par son précédent propriétaire, précisément 20.000 francs, moins de dix ans auparavant.

Six cent cinquante six pour cent de hausse ! On peut parler de « bulle immobilière », mais, dans ce ratio, j’ai vu d’autres causes.

En fait, subrepticement, en moins d’un lustre, l’euro a pris la place du franc, dans le vocabulaire courant, et il a « ajusté » les choses à sa mesure.

On nous a vendu de nouvelles pièces et de nouveaux billets, 6.56 fois plus cher qu’avant, sans guère nous donner grand chose en contrepartie.

Et, çà continue. Si mes renseignements sont exacts, il paraîtrait que les Pays-Bas viennent de retirer de la circulation les pièces de 1 et de 2 centimes d’euro…

On arrondira. Ce sera écrit 6.98 sur l’étiquette, mais vous devrez payer 7.00, faute que l’on puisse vous rendre la monnaie, pour des raisons techniques, bien entendu.

Les Belges, me dit-on, s’apprêtent à en faire autant, et les autres, dont la France, n’en doutons pas, suivront. J’ignore, à ce jour, si la Slovénie, le « petit dernier » à entrer dans la danse, a fait les frais de frapper des « petites pièces », pour vous les confisquer, un jour ou l’autre.

Partis sur cette pente, je subodore que le « petit » billet, de 5 euros, n’en a plus pour longtemps, et qu’il sera, un jour ou l’autre, remplacé par une pièce.

Comme çà, le tableau sera cohérent, au niveau du porte monnaie proprement dit :

La pièce d’un euro, pour remplacer celle d’un franc, et la pièce de cinq euros, pour remplacer celle de dix francs.

A ce petit jeu là, il faudra vite pondre un billet de trente, comme jadis, on nous a sorti (dans les années 80) le billet de deux cents francs… Le billet de 30 remplacera celui de 20, et la ronde infernale se poursuivra.

L’arnaque monétaire est moins impopulaire, parce que plus insidieuse, que la fiscalité directe, mais ne doutons pas qu’elle rapporte à nos chers dirigeants.

Et vous votez pour ces gens là ?

Décroissance ou retour aux sources

Le spectre de la "décroissance" se profile à l'horizon, et les actuelles générations, qui n'ont aucune mémoire du passé, et aucune vue historique, car on leur occulte un passé encore proche, frémissent à la pensée d'une régression matérielle.

Pourtant, il y a certainement beaucoup à gagner, dans une "décroissance consentie"

Voyez un survol de souvenirs pas vraiment anciens...

Les plus anciens de mes souvenirs remontent à l'époque d'un événement très fort, qui a marqué le milieu du XXe siècle: La seconde guerre mondiale.

Ma famille m'a fait baigner, par la suite, pendant des décennies, dans le souvenir morbide de l'occupation allemande qu'a alors vécu la France. Rafles, délations, exécutions sommaires, "Gestapo"...

J'avoue humblement avoir quelque peu pris en grippe ces narrations, sans cesse répétées, et hors de mon vécu.

Les baraquements de l'après-guerre, les ponts métalliques provisoires, quelques ruines, les cartes routières marquées de rouge, aux emplacements de champs de mines, ont constitué une partie de mon décor, en ces temps lointains, mais ne me laissent aucune tristesse, en vérité.

Mon univers interne, lui, n'avait que faire de la guerre récemment terminée, et le concept qui me reste le plus en mémoire, de cette période, tient en peu de mots: "Le progrès".

Un dictionnaire me donne, comme définition de "progrès": "Développement de la civilisation".

J'avais la nette impression que le monde avait vécu un très ancien temps, que les aînés appelaient "avant-guerre", ressenti par moi comme pré néanderthalien, et que j'avais l'immense privilège de me trouver au cœur même des "temps modernes".

Pensez, ce devait être en 1954, ou à peu près, ma chère maman, fée du foyer ancienne mode, très attachée à son ménage et à ses fourneaux, m'apprend qu'elle a réussi à acheter, à crédit, sans trop en parler à papa, un robot ménager.

Cette bête mystérieuse, que l'on a dénommée par la suite "mixer", lui permettrait de réaliser soupes, gâteaux et autres merveilles culinaires, en appuyant sur un simple bouton...

On n'arrête pas le progrès !

Dans la rue, c'était encore l'époque des voitures d'avant-guerre, noires, fumantes et cahotantes, mais on n'allait pas tarder à voir surgir, entre quelques véhicules hippomobiles quelque peu anachroniques, des "dauphines", des "203", bref, de vraies voitures modernes et colorées.

A la campagne, nous étions déjà sortis des lampes à pétrole de ma petite enfance, et de magnifiques lampes électriques pendaient au plafond, qui n'exhalaient plus aucune fumée, et nous éclairaient autrement fort.

S'il est vrai que ma mère allait toujours traire les vaches à la main, quelquefois aidée par moi en cela, nous avions aussi vu s'installer à la maison "l'eau courante", et c'en était fini de la corvée des seaux, au bord du puits ou de la rivière, selon les besoins. J'ai rendu hommage à la vertu du robinet.

De toutes parts, nous progressions, et d'ailleurs, notre journal local, duquel je suis vite devenu un lecteur assidu, se titrait "Le Progrès".

Tout un programme, que nous étions bien désireux de suivre.

Lorsque, parfois, les enfants sont toujours exigeants, je me plaignais de ne point encore disposer de choses que j'avais pu voir, chez des copains habitant en ville, mon père, philosophe, m'expliquait qu'il ne fallait pas être envieux des autres, et que lui-même, "avant-guerre", s'était passé de beaucoup de choses, sans pour autant en mourir.

Il disait aussi : "Tout vient à point à qui sait attendre".

Je pense qu'il avait bien raison en cela, car la chose attendue et souhaitée procure encore plus de bonheur quand on la convoite, que quand on la détient.

Le stress n'avait pas encore été inventé, et la télévision, si elle existait à dose infinitésimale, monochrome et circulaire, chez les grands de ce monde, ne s'était pas encore répandue chez nous.

La guerre étant finie, nous n'entendions plus jamais d'autres bruits d'armes à feu que les honnêtes calibres douze de nos chasseurs, dans les périodes adéquates, bien entendu.

La radio nous parlait du monde extérieur, sous forme de bulletins d'information, où des "speakers" nous appelaient "mesdames et messieurs", et s'exprimaient calmement, en excellent français, comme le faisait remarquer mon instituteur, sorti tout droit de chez les émules de Jules Ferry.

On parlait peu de "vacances". Le terme alors le plus usité était "congés payés".

Mon père, lui, travailleur indépendant, n'y avait pas droit, mais il disait que çà lui était égal, et qu'il n'aurait pas aimé être payé à se la couler douce.

Le mot "criminalité" n'était pas encore entré dans le dictionnaire.

Nous savions qu'il existait une "crise du logement", mais, personnellement, nous étions peu concernés dans notre ferme.

Souvent, à pied, ou à bicyclette, je parcourais des kilomètres de routes, et je faisais bien attention aux autos (on disait peu "voiture", alors), car je ne suis pas fou, et je n'allais pas me faire écraser. Mes parents ne me permettaient pas de déambuler la nuit, hors de la ferme, et je n'avais aucune peine à obéir: Que serais-je allé faire, sur les routes, la nuit ? Je vous le demande.

Le vélo était mon moyen officiel de locomotion de l'époque.

Papa, lui, avait une auto. Non pas qu'il fût riche, mais il m'a expliqué qu'il en avait toujours eu une, dès que ses moyens le lui avaient permis, même avant guerre, pour aller travailler.

Nous avions aussi une jument, dédiée aux travaux agricoles, et il était bien rare qu'on l'attelle pour la route.

La voiture était une "traction". Elle dépassait le cent kilomètres/heure sans effort apparent, mais papa était prudent. Jamais nous n'avons connu d'accident.

Dans l'auto, je m'installais à l'arrière, le plus souvent, sauf quand j'étais seul avec mon père. On avait des poignées pour se tenir, et il ne nous serait pas venu à l'idée de nous ficeler sur nos sièges.

Je me souviens d'avoir rencontré bien peu de gendarmes.

Aux passages à niveau, il y avait des gardes-barrière, avec qui l'on pouvait échanger quelques mots, et l'on pouvait admirer de grosses locomotives à vapeur, empanachées de fumée blanche et noire.

C'est curieux, mais plus j'y pense, plus je me souviens avec netteté que nous ignorions la peur et l'inquiétude.

Les choses allaient de soi. La radio et les journaux nous parlaient bien de bandits, quelquefois, pas trop, mais cela ne nous concernait guère.

Les « terroristes » n'existaient plus, dont la carrière avait pris fin avec la guerre.

Près de notre village, on trouvait tout ce qu'il fallait de gens aussi importants qu'utiles.

Il y avait Monsieur l'Instituteur, Monsieur le Curé, aussi, et, bien sûr, Monsieur le Maire, Monsieur le Notaire, et le Docteur.

Chacun connaissait son rôle, et tout ce monde nous inspirait le respect, n'est-ce pas normal ?

On goudronnait de plus en plus de routes, mais j'allais quand-même bien souvent sur les chemins de terre, moins fréquentés des voitures, et pleins de noisetiers et de châtaigniers.

Je n'ai jamais été un grand sportif, et, sorti de mon vélo, mon exercice se passait le plus souvent dans les livres.

J'ai connu ma vocation très jeune.

Aux âges où les jeunes garçons veulent être pompiers ou pilotes, je voulais, moi, être journaliste. Personne ne le savait autour de moi, car j'avais oublié, sans malice, de le dire, mais je dévorais toutes les lectures qui me passaient sous la main.

Cela allait d'Alexandre Dumas à Tintin, en passant par Flaubert, et, plus tard, Maupassant et Balzac.

Ces années passèrent pour moi dans la plus grande ignorance des troubles profonds du monde, des guerres, des révolutions, du terrorisme, du chômage et du futur sida.

La guerre était loin derrière, avec ses terroristes, le chômage était le métier des fainéants, disait papa, et la politique était une engeance pourrie qui ne valait pas qu'on s'y arrête, "à moins d’en vivre", précisait-il.

Ce qui est sûr, c'est que dans la quinzaine d'années qui a suivi "la libération", et qui m'a vu grandir, aucune des préoccupations majeures et lancinantes, des jeunes et moins jeunes d'aujourd'hui, n'avait cours.

Nous n’avions pas encore à pratiquer des quantités d'êtres bizarres, qui ont vu le jour, ou qui ont débarqué plus tard, et qui peuplent le monde d'aujourd'hui.

On savait bien qu'il existait des "communistes", personnages hautement dangereux, dont M. le Curé nous avait dit qu'ils habitaient, pour la plupart, en Russie, qu'ils était tout rouges, et que, si d'aventure, on en rencontrait un par ici, il valait mieux l'éviter. Je ne pense pas en avoir jamais rencontré un.

En tous cas, si l'un de ces êtres diaboliques (M. le Curé avait prononcé ce mot, mais sans nous en expliquer plus), a jamais croisé mon chemin, il devait être bien déguisé, car je n'ai rien vu de tel.

Les bons et les méchants étaient assez faciles à repérer. Parmi les bons, il y avait, bien sûr, les notables, et les ouvriers sérieux, se levant tôt chaque matin, pour aller travailler.

Au rang des méchants, il y avait ceux que l'on pouvait voir entrer au bistrot, et tous les fainéants qui ne travaillaient pas, mais, peu nombreux en ce temps-là, du moins, par chez nous.

Il y avait aussi des riches et des pauvres, nous avait-on expliqué, comme étant une chose normale, mais moi, je n'en ai jamais rencontré, ni d'une sorte, ni de l'autre.

Papa, parfaitement d'accord avec mon instituteur (un "homme de gauche", paraît-il), ainsi qu'avec M. le Curé, m'avait appris qu'il suffisait de travailler pour être heureux, et de gagner de l'argent pour se payer ce qu'on voulait. Papa était contre le crédit, qu'il appelait "des dettes".

Je n'ai jamais bien su, et je ne sais toujours pas, ce que veut dire, au juste, un homme "de gauche", par rapport à un homme "de droite".

Je me souviens simplement que, dans ma jeunesse, les gauchers (ceux qui écrivent de la main gauche), étaient un tant soit peu brimés, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui, tant s'en faut.

Il y avait ceux qui allaient à l'église, et ceux qui n'y allaient pas. Nul ressortissant de l'un de ces deux groupes n'aurait pensé à aller taper sur la figure de l'autre pour autant.

Les guerres de religion faisaient partie des leçons d'histoire, pour ceux qui allaient à l'école.

On était horrifiés à la pensée d'imaginer qu'il avait fallu se cacher, en des temps immémoriaux, pour aller au culte, ou pour ne pas y aller.

Dans le cours de mon heureuse jeunesse, je me souviens, il y a eu, dans mon esprit, un lent élargissement des concepts, une maturation insensible, mais certaine, sur des sujets que, l'âge aidant, on ne peut manquer d'aborder.

La xénophobie m'étant étrangère, j'ai, dès que l'occasion m'en fut offerte, fait connaissance avec "l'étranger".

Cet étranger était "l'Anglais", un voisin…

Ils ne disent pas M. le Curé, ils disent "Révérend", mais ils parlent au Bon Dieu des chrétiens, tout comme les Français.

Ainsi, de ma pratique précoce des Anglais, j'ai gardé le goût de faire connaissance avec les étrangers qui, finalement, ont pour différence essentielle avec nous, de parler une autre angue, que l'on peut apprendre, puisque moi-même, tout jeune, ai appris suffisamment d'Anglais pour me sentir à l'aise en Grande-Bretagne.

Je n'ai jamais ressenti aucune gêne, face à un étranger, et, dans mon entourage, il en était de même.

Une légère exception était faite, en ce temps-là, pour les Allemands, qui n'étaient pas des étrangers comme les Anglais, m'avait-on appris, mais qui étaient des "Boches". Une race belliqueuse ayant laissé de bien mauvais souvenirs.

Je n'ai pas pu, dans ma jeunesse, vérifier par moi-même à quoi ressemblait un "Boche", pour ne jamais en avoir rencontré un.

Toujours est-il que j'ai su, dès l'aube de ma vie, que nous étions Français, mais aussi que nous n'étions pas la seule espèce humaine au monde.

S'il existait des Anglais, et aussi des Allemands (peut-être méchants, mais bien réels), j'ai vite compris qu'il pouvait exister des douzaines d'autres sortes d'étrangers, parlant des douzaines d'autres langues, certains bons, certains méchants.

Cela me paraissait élémentaire, et ne me posait aucun problème. J'avais même envie de connaître d'autres étrangers.

La vie passait, calme, et j'allais à l'école avec intérêt.

Notre instituteur nous enseignait, certes, le programme prévu par "l'Education Nationale", en toute bonne foi, mais on sentait qu'il y mettait une conviction toute personnelle.

Il nous faisait la leçon de morale et celle d'instruction civique. Il nous apprenait qu'il est stupide et criminel de se maltraiter les uns les autres, et nous n'avions aucune peine à le croire, tant çà nous paraissait évident.

Curieusement, au catéchisme, M. le Curé nous disait exactement la même chose, en nous précisant bien qu'il tenait ses renseignements d'un certain "Jésus", un homme sage qui n'avait pas de défauts.

Très souvent, on pouvait observer que le discours de l'instituteur et celui du curé se ressemblaient énormément.

L'instituteur nous expliquait que chacun est libre de ses opinions, et que lui, s'il ne mettait jamais les pieds à l'église, trouvait bien normal que d'autres y aillent.

Le curé, lui, devant certaines de nos questions, qui débordaient les préoccupations de Jésus, nous priait gentiment de voir çà avec notre maître d'école, qui, sans nul doute, nous fournirait les bonnes réponses.

Il nous arrivait, du moins pour certains d'entre nous, de répercuter à l'école les choses traitées au catéchisme, et vice-versa, sans que ceci n'ait jamais déclenché de problème.

A la maison, c'était pareil. Papa n'allait jamais à la messe que pour les enterrements, maman, elle, prenait soin d'y aller tous les dimanches.

Mais jamais aucun des deux ne m'a montré de débat ni de conflit à ce niveau.

Le curé venait bien une fois pas an à la maison, rendant visite à ma paroissienne de mère, et mon père lui payait un coup. On parlait de tout et de rien, et çà se concluait par un sonore "Au revoir M. le Curé", un point c'est tout.

Mon père disait, parfois, "Les curés, c'est comme les communistes, il en faut un peu, mais pas trop".

Jamais personne ne m'a expliqué ce qu'il entendait par là. Le mot "tolérance" ne nous avait pas encore été enseigné.

Mon père distillait sans doute une certaine sagesse.

Moi, je n'ai compris que beaucoup plus tard le rapport qui peut exister entre un curé et un communiste.

Il faut dire que, dans la bonne France rurale de mon enfance, les curés avaient pignon sur rue, si je puis dire, et les communistes, beaucoup moins.

Toujours est-il que, entre la mère nature, au sein de laquelle nous vivions, la terre, la mer, les animaux, l'instituteur, le curé et les parents, nous recevions un ensemble de données sur la vie, qui nous ont permis de juger de nous-mêmes par nous-mêmes, et de ne pas nous égarer dans des doutes et des troubles métaphysiques.

A observer les personnages qui nous entouraient, tout n'était pas rose, certes.

Nous savions qu'il existait des "fous", mais nous savions aussi qu'il y avait des asiles pour les soigner.

Il y avait bien aussi quelques aveugles, que l'on voyait circuler avec une canne blanche, et que nous aidions, au besoin, à traverser la rue, c'est la moindre des choses.

Il y avait aussi, bien sûr, des sourds. Surtout parmi les gens âgés. On élevait le ton pour leur parler.

Certaines personnes n'avaient qu'une jambe, et une jambe de bois. C'était un peu curieux, et triste aussi à regarder. Mais la guerre n'était pas si loin, et les accidents ont toujours existé.

Aucun d'entre nous ne se serait amusé de rire de l'infortune de ceux d'entre nous qui avaient perdu l'une des facultés dont nous jouissions...

Par contre, nous n'avions aucune notion de ce que peut être un "non-voyant", puisque tout aveugle vous dira qu'il n'y voit rien, ni un "malentendant", puisque les sourds le sont, c'est évident, non ? Quant aux unijambistes, je pense qu'ils auraient fort mal pris, en ce temps là, de se faire traiter de "personnes à mobilité réduite".

Autres époques, autres mœurs, me direz vous, mais il faut quand-même appeler un chat un chat.

Nous avions quelques veuves de guerre, dans notre entourage. Ces infortunées élevaient leurs enfants avec courage et dignité, et il ne nous serait pas venu à l'idée de les qualifier de "familles mono parentales".

De même, les rarissimes filles-mères connues dans le canton, cachaient leur infortune et leur honte bien en dehors de toute "mono parentèle".

N'allez pas croire que nous fussions plus naïfs qu'aujourd'hui sur les dures réalités, et les tares en tous genres qui affectent l'être humain.

Nous savions très bien ce qu'est un pédéraste, et ceux-là ne se vantaient jamais de leurs mœurs particulières. Ils ne défilaient pas dans les rues, et ne se faisaient pas appeler "gays".

Il y avait des familles. Je veux parler de gens mariés, qui, dans leur immense majorité, avaient des enfants, et les élevaient. Il y avait des célibataires, des veufs, et même quelques divorcés.

Des divorcés, M. l'instituteur ne disait rien de spécial.

Il nous avait expliqué qu'il s'agissait de gens ayant été mariés ensemble, et qui, ne s'entendant plus, s'étaient séparés pour éviter des bagarres.

M. le Curé, lui, nous offrait un autre son de cloche: Il disait que le divorce était interdit par l'Eglise, car quand on s'était mariés, c'était pour la vie, rien moins.

Il disait que le divorce était un péché, tant que les divorcés restaient seuls, chacun dans leur coin après séparation.

Il disait aussi que le divorcé qui osait se remarier à la Mairie, puisque la République est plus permissive que l'Eglise sur ce point, vivaient en état de "péché mortel".

C'était bon à savoir, çà ne nous faisait pas vraiment peur, et, nous autres, gamins, n'en étions pas encore rendus à l'article du mariage. Bref: Des points de vue d'adultes.

De toute manière, quand nous croisions un couple dans la rue, nous ne pensions jamais à lui demander s'il était marié, pas marié, ou ancien divorcé: On s'en fichait pas mal.

La vie des gens ne regarde que les intéressés, toute autres considérations n'étant que ragots.

Ce que nous n'avions, par contre, jamais pu penser, c'est qu'il pourrait arriver un jour où un homme envisagerait de se marier avec un autre homme, et une femme avec une autre femme.

Jeunes, mais pas naïfs, ai-je dit, nous vivions dans la réalité de la nature, et nous savions bien qu'une portée de cochons ne peut pas être engendrée entre deux truies, ni deux verrats.
L'idée même d'un mariage, ou de quelque chose comme çà, quel que soit le nom qui puisse être donné à une telle absurdité, entre individus de même sexe, nous aurait paru digne de mener son auteur à l'asile.

Mais, heureusement pour nous, nos jeunes esprits ne furent pas, alors, troublés par de telles folies.

Nous aspirions au "progrès", ce qui, pour nous, consistait à alléger les efforts quotidiens qu'il faut fournir au travail et à la maison, mais nous n'envisagions pas que ce progrès puisse se dessiner sur les voies d'une dégénérescence de l'humain, à aucun niveau.

Notre cadre de vie du moment nous laissait les pieds bien ancrés sur le plancher des vaches.

Entre l'école, pour les enfants, le travail, pour les adultes, et la volonté générale "d'améliorer l'ordinaire", nous avions suffisamment d'occupation pour ne pas nous dissoudre dans des idées extravagantes, de quelque ordre qu'elles fussent.

Les diverses tâches qui nous incombaient suffisaient à nous occuper.

Non point que nous ne souhaitions pas connaître quelque repos, voire quelque loisir, mais, pour cela, il y avait le cinéma, les visites familiales, les amis et relations.

Bien sûr, il y a eu, de tous temps, des insatisfaits, cherchant toujours mieux, toujours plus, en toutes choses, mais ceux-là, vus de notre fenêtre, avaient quelque chose de détraqué.

Nous ne ressentions pas le besoin de parcourir mille kilomètres à toute vitesse, pour voir la mer ou la montagne, et encore moins de nous y astreindre périodiquement.

De ma modeste connaissance de l'Anglais, je tirais avantage de connaître le mot "week-end", qui, chez nous, veut dire "fin de semaine".

Une semaine, on sait ce que c'est, et M. le curé nous parlait, lui, du dimanche, exclusivement, pas du samedi.

Bien sûr, ce faisant, il prêchait pour le maintien de ses ouailles dans ce qu'il pensait bon pour elles. Jamais nous ne lui avons entendu prononcer la formule "week-end", qui n'existe, ni en français, ni en latin.

M. l'instituteur non plus, ne préconisait pas que l'on utilise un mot anglais, en lieu et place d'une bonne expression bien française.

A quoi bon ? On parle le Français, ou on parle l'Anglais, mais on respecte la pureté du langage de chacun, non ?

De nos jours, pourtant, j'ai cru comprendre que le "week-end" a détrôné le dimanche, et qu'il est quasiment devenu une religion en soi. Sommes nous plus heureux pour autant ? J'en doute très fort.

J'ai entendu, parfois, au fil des années, des gens de télévision remplacer le terme "week-end" par la formule, bien française dans la forme "Congé de fin de semaine", mais c'est une traduction malhonnête.

Je confirme que "week-end", en Anglais, ne se rapporte nullement à une notion de congé: Cela veut dire "fin de semaine", et rien d'autre.

J'ai, au fil du temps, noté bien d'autres exemples, où le sens de choses simples a été altéré, sous couleur de traduction, ou de prétendu sens de la précision.

Un exemple me vient en tête, bien typique du début du XXIe siècle: Les "avantages fiscaux".

Comment le fisc, qui exerce, c'est bien connu, sur le peuple, une pression économique en constante augmentation, peut-il oser parler "d'avantages" offerts au contribuable, alors qu'il ne constitue qu'un inconvénient ?

Le terme "avantage fiscal" est un contresens. Au mieux, il s'agit de la pondération d'un inconvénient, en aucun cas d'un avantage.

Le sens du mot "avantage" est détourné, altéré, dénaturé, inversé. C'est à la fois un outrage à la langue française, et une malhonnêteté politique.

Mais je parlais de bon sens, de vie saine, et non de politique, ce qui est exactement le contraire. Ne nous égarons pas.

Donc, j'en étais à me souvenir que, dans ma jeunesse, si les gens n'étaient pas ennemis de panacher leurs activités entre travail et délassement, ils ne me paraissaient pas atteints par des frénésies de week-ends et de vacances, comme c'est maintenant le cas.

Le concept "vacances", qui est devenu une profession, pour beaucoup, et une obligation, ou quasi, pour les autres, ne nous tourmentait guère.

Nous autres, écoliers, attendions avec plaisir les "grandes vacances". C'était l'été, qui coïncidait avec le beau temps, et les travaux des champs.

C'était aussi l'époque où nos pâles cousins citadins nous rendaient visite, ce qui nous distrayait beaucoup.

Les gens des villes avaient des "congés payés".

Cette idée choquait fortement mon père, qui n’entendait être payé que pour son travail, et rien d'autre. Les gens payés à ne rien faire ne valant pas grand chose selon lui.

On notera au passage qu'il y a quelque bon sens dans cette pensée.

Mais, les congés payés, qu'on le veuille ou non, se sont répandus, et, si le terme a pratiquement été abandonné, son contenu, lui, est allé à l'inflation.

Pensez, si mes renseignements sont justes, une loi française, dite "sociale", datant de 1936 (avant guerre), a ordonné que les employeurs laissent leurs salariés s'absenter chaque année deux semaines, de leur travail, et que ces deux semaines soient rétribuées aux travailleurs, comme s'ils eussent été présents à leur poste.

Soixante cinq ans plus tard, ces deux semaines ont été portées à cinq semaines, et j'ai entendu dire qu'on ne s'en tiendra pas là. Les patrons doivent devenus être bien riches, pour payer tant de gens sans contrepartie !

Vous me direz, certains "salariés" (douce formule catégorielle), perçoivent, paraît-il un treizième, quatorzième (et plus), mois de salaire par an.

Il faudra que l'on m'explique comment les auteurs du calendrier romain, qui rythme notre vie, encore au IIIe millénaire, s'y retrouvent, alors que je crois savoir que le calendrier commun se limite à douze mois seulement, mais c'est sans doute une autre histoire.

Donc, chaque été, nous voyions débarquer de charmants citadins en vacances.

Aussi loin que je me souvienne, cette coutume de nous sauter dessus, en rangs plus ou moins serrés, aux premières semaines de l'été, n'a jamais été trop appréciée par les autochtones, malgré le charme certain d'un contact vivifiant avec d'autres modes de vie et points de vue.

Il existe une espèce de surenchère discrète de néo snobisme ville-campagne.

Le provincial à Paris pensera, et le laissera subtilement voir :

"Toi, mon gars, tu ne m'en remontres pas avec ton gadget dernier cri, je l'ai déjà vu, la semaine passée, quand tu faisais la queue au passage à niveau qui est au coin de ma ferme, pendant que tu klaxonnais comme un âne..."

Il existe, et c'est sympathique, une induction parisiano-provinciale perpétuelle.

Cette situation tourne, en fait, à l'avantage de nous-autres, paysans, car le Parisien ne la remarque pas, qui est tiré à des millions d'exemplaires, toujours renouvelés, pour ce qui est des visites chez nous.

En vérité, s'ils nous agacent parfois un peu, on les aime bien quand-même, avec leur complexe de supériorité, qui nous permet souvent de les arnaquer gentiment, tant sur les tarifs de nos excellents restaurants de fruits de mer, que sur celui de nos prétendues chaumières.

Il faut dire que, chez nous, les tarifs faramineux qu'on leur propose parfois passent comme une lettre à la poste, tant ils sont habitués au racket tous azimuts, dans leur bonne ville.

En finalité, le touriste citadin, essentiellement parisien, est perçu chez nous comme une autre sorte de vache à lait que la vache normande, plus polluant, sans doute, mais bien utile.

Tout ce petit monde faisait relatif bon ménage, chacun parvenant à tirer son épingle du jeu, sur le dos des autres, bon an, mal an.

Désormais, le charme paraît rompu.

D'abord, dans le temps, les envahisseurs de qui je viens de parler, nous laissaient au moins cinq jours de répit, chaque semaine, histoire de nettoyer la voirie de leurs immondices, en tous cas, et ne nous laissaient pas trop de mauvais souvenirs.

Mais, maintenant, ils sont pratiquement là, par roulement, douze mois sur douze, ou au moins onze, (mais pas treize ni quatorze), et ont importé chez nous leur dose de délinquance quotidienne.

L'élégance parisienne a régressé, çà se voit au premier coup d'œil, et ils nous abreuvent de chèques en bois et autre "plastic money".

Notre province n'est plus ce qu'elle était, de s'être vue submerger par un certain tourisme de masse mauvais genre, comme partout.

Nous sommes passés du gentil parisien en goguette chez les paysans, par proximité, et du sympathique "congés payés" du mois d'août, aux masses tarées du temps libre et autres 35 heures. Misère ! Je parle, parfois, de dégénérescence.

Les rues de notre province ne sont plus sûres, et le promeneur nocturne et romantique, sur la plage, se fait rare, car il craint l'agression.

Signe des temps. Et ma sage bourgade n'est pas la seule concernée, qui n'est pas une "banlieue à risques".

Je voulais me remémorer une époque où le consensus social paraissait perceptible à tous, où nul n'emmenait de Ministres en prison, où l'on disait "Monsieur le Président de la République", et non "Chirac", où les gauchistes ne se déguisaient pas en curés.

Cette époque est révolue, c'est sûr.

Était-elle meilleure que les précédentes, je ne saurais le dire de façon sûre, mais elle était plus agréable que l'actuelle.

Ceux qui avaient des ennemis les connaissaient, ce qui, apparemment, n'est plus le cas.

Nous vivions entre nous, et, s'il y avait des mécontents, ils n'agressaient pas, gratuitement, tout le monde et n'importe qui, à tour de bras.

Le policier n'était pas traîné devant le Tribunal, pour avoir fait son travail, et les Procureurs ne poursuivaient pas à tour de bras, tout un peuple de coupables présumés. La machine est déréglée, c'est sûr.

Au cours d’un demi siècle d'observations, j'ai pu déterminer certaines causes, de ce dérèglement.

L'une de ces causes se nomme "marketing", une autre se nomme "télévision", une autre encore se fait appeler "mondialisation".

Mais la cause profonde, principale réside dans l'incurie des politiques, dans leur bêtise, dans leurs compromissions, dans leur goût du lucre.

Tant que des fractions importantes des affaires humaines seront régies par de soi-disant démocraties, où règnent en maîtres les notions de démagogie effrénée, et de profits capitalistes, les choses empireront.

Le progrès a mal tourné: Je n'y crois plus.

L'inventeur de l'année, ou le clown du moment

Raymond Garcia, l’inventeur de l’année ? Ouaf, ouaf !

Mon vieux Raymond, la « télévision du peuple » s’en fout pas mal, de ton invention.

Tu me diras, je suis content pour toi, moi qui te connais bien, avec ton béret, et ta cotte rouge. Dans tous les cas, tu as mérité ton heure de gloire, en raison de tous les efforts que tu fais, sur bien des plans.

Tu ne doutais pas de tes mérites et de tes capacités, quand tu me disais, il y a quelques mois : « Je gagnerai le concours de la TV… »

Tu avais bien raison. Mais, aujourd’hui, que tu as été sacré grand vainqueur, sais tu à quoi tu le dois, au juste ? Peut-être pas. Alors, je vais te le dire, car ce n’est pas à un vieux de la vieille du journalisme comme moi, « qu’on va la faire »

Tu dois les feux de la rampe à ton art personnel du spectacle. C’est ta tenue de père noël qui a gagné la partie, ta dégaine, ta verve, ta faconde. Tu es un personnage, et je t’en félicite, tant nous sommes entourés d’êtres dévitalisés, de pauvres hères, le plus souvent même en complet veston.

Tu as peut-être trouvé ta véritable vocation : Le show biz.

Là, oui, tu peux t’éclater.

Mais pour revenir à « l’inventeur » de l’année, je reste perplexe. Il est bien gentil, ton barbecue, mais, au risque de te vexer, je t’affirme que, vu de ma fenêtre, il existe des inventions plus révolutionnaires. Mais celles là, elles ne risquaient pas de propulser leur auteur sur le devant de la scène, si le bonhomme n’est pas « médiatique »

Nous vivons dans un monde de trompe l’œil, de « vérités officielles », tout en décor, en carton pâte.

A défaut d’inventivité, tu as gagné ton diplôme d’Hollywood. Chapeau !

J’espère que tu demeureras quand même des nôtres, et qu’avec ta notoriété, que je ne souhaite pas trop brève (sait-on jamais), tu nous réorganiseras un Salon d’inventions, dans ta bonne cité de Bram, cette année, et les années suivantes.

Car tu es, en toute réalité, un inventeur, et un défenseur de la famille : Comme moi.

Alors, en avant, mais gardons la tête froide.

Mais, quand même, un conseil d’ami : Fais gaffe aux médias, et à leurs entourloupettes.

Avec toi, ils sont tombés dans leur propre panneau. Ils t'on sacré "inventeur", alors que tu l'étais déjà, tout simplement parce que tu as un "look d'enfer"...

Disons que je t’aurai prévenu.


Didier FERET

La "Répression des fraudes" s'attaque plus volontiers aux petits, qu'aux grands

On nous parle à l’envi de harcèlement, de discrimination, voire de tabagisme, et autres billevesées, n’est-il pas ?

Moi, benoîtement, je vais vous parler d’une saine et sympathique institution, bien française, qui s’appelle la "Répression des Fraudes"

Cet organisme, si j’ai bien compris, est en charge de l’application d’un groupe de dispositions législatives connu sous le nom de "Code de la Consommation"

En bon citoyen, je ne saurais ignorer la loi, aussi me suis-je procuré le texte qui concerne la publicité mensongère. Le voici :

"Est interdite toute publicité comportant, sous quelque forme que ce soit, des allégations, indications ou présentations fausses ou de nature à induire en erreur, lorsque celles-ci portent sur un ou plusieurs des éléments ci-après ; existence, nature, composition, qualités substantielles, teneur en principes utiles, espèce, origine, quantité, mode et date de fabrication, propriétés, prix et conditions de vente de biens ou services qui font l'objet de la publicité, conditions de leur utilisation, résultats qui peuvent être attendus de leur utilisation, motifs ou procédés de la vente ou de la prestation de services, portée des engagements pris par l'annonceur, identité, qualités ou aptitudes du fabricant, des revendeurs, des promoteurs ou des prestataires."

Alors, à ce propos, je m’en vais vous conter au moins une aventure, qui m’est échue récemment, du simple fait que j’existe, et que j’ai une ligne téléphonique fixe.

Un soir, un quidam "me sonne", (comme on dit en Belgique). Il se présente. (je n’ai pas eu le temps de mémoriser son nom), et me déclare représenter une certaine société "Bouig", laquelle, à l’en croire, aurait organisé un concours, dont je serais le vainqueur….

La teneur du propos était, à peu près, la suivante :

"Vous avez été sélectionné, parmi pléthore d’autres personnes, et vous avez gagné un poste téléphonique (GSM) que je suis chargé de vous remettre, gratuitement…"

Devant une telle révélation, j’ai fait un effort de vocabulaire, et j’ai répondu :

"Et alors ?"

"Et alors, Monsieur, si vous le voulez bien, quelqu’un va se permettre de vous rendre visite, et de vous apporter l’objet que vous avez gagné"

"Parce que, j’ai gagné un objet ?"

"Parfaitement, Monsieur, et, j’espère que vous en êtes content, car cet objet, en termes de tarif, vaut environ 500 €"

"Très bien, et que va-t-il se passer ?"

"Mais, c’est très simple, si vous me donnez votre accord, avant ce soir, ce téléphone portable vous sera remis"

Ne pensant pas prendre un risque majeur, en recevant la visite d’un inconnu, censé me remettre un gain de loterie, j’ai sonné mon accord.

Dans les deux heures qui ont suivi, j’ai reçu trois ou quatre coups de fil, émanant d’accortes voix féminines, me demandant, et me redemandant, de confirmer mon accord, ce que j’ai fait.

J’ai noté, un peu après, que nul ne m’avait demandé mon adresse, du simple fait que le charmant France-Telecom, bien connu, s’en était chargé, sans me demander mon avis.

Et j’ai, effectivement, reçu la visite d’un charmant jeune homme, le GSM en mains, flambant neuf, tout juste extrait d’une boîte en carton, flambant neuve, elle aussi, et colorée à souhait.

Ce brave garçon m’a expliqué que cet appareil m’était remis gratuitement, et que, pour en user, il me suffisait de signer un contrat avec M. Bouig, qui me remettrait la "puce" indispensable.

J’ai répondu que ce ne serait pas nécessaire, car j’étais déjà l’heureux propriétaire d’une "puce " téléphonique ultra moderne, qui m’avait été vendue par un autre quidam, un certain "Esséfère" et que je pourrais certainement installer moi-même, dans l’appareil.

C’est alors que je me suis entendu expliquer que le "cadeau", la "chose gratuite" allait de pair avec mon acceptation de signer un contrat chez "Bouig" qui m’engageait à payer un abonnement de deux ans minimum…

On comprend. L’objet, proprement dit, peut, si on veut, être qualifié de cadeau, et considéré comme étant remis gratuitement, stricto sensu.

Mais rapporté à une exigence de contrat, coûtant quelque 20 € par mois sur deux ans, on comprend que le "cadeau" se fait payer son juste prix, en vérité.

Le mensonge est finement exprimé, et certainement, beaucoup d’âmes simples tombent dans le panneau, persuadées d’avoir effectivement reçu un gadget gratis.

Ce sont précisément ces procédés malhonnêtes, à la lisière du chantage, que la Répression des fraudes devrait sanctionner, puisqu’ils contreviennent parfaitement au texte de la loi.

Pourtant, que je sache, on s’occupe bien, à la Répression des fraudes, de harceler les petits commerçants, pour le moindre manquement aux obligations légales, et ceci, le plus souvent, sur délation, mais on laisse le citoyen privé se faire harceler, chez lui, par quantité de propositions aussi fallacieuses qu’illégales.

L’arsenal législatif français est musclé, en matière de répression en tous genres, mais il n’est apparemment pas utilisé à bon escient.

Cette aventure me rappelle celle qu’a connue un de mes amis, il y a déjà quelques années, qui s’est laissé allé à acheter un salon complet, et très cher, chez un marchand de meubles (franchisé d’un grand groupe) qui faisait sa promotion en promettant de payer "un séjour à Tahiti" à tout acquéreur de ses produits haut de gamme.

Ce brave homme avait cru faire plaisir à sa femme, qui rêvait des îles, mais, bon de commande signé, marchandise livrée, paiement intégral effectué, il a compris, trop tard, que si on lui offrait bien "le séjour", on ne lui payait pas le transport…

De la valeur des mots !

Le texte de la loi dit pourtant bien ceci :

"Est interdite toute publicité comportant, sous quelque forme que ce soit, des allégations, indications ou présentations fausses ou de nature à induire en erreur… "

Alors ?

Alors, pour moi, c’est très clair. Notre bonne Administration excelle dans l’art de poursuivre les voleurs de poules ou de bicyclettes, ou supposés tels, mais laisse déambuler dans la nature les jeunes sbires du puissant M. Bouig. Vous conclurez vous mêmes.

Inspiré de ces thèmes, j’ai voulu rencontrer cette "Répression des fraudes", en lui dénonçant l’outrageuse publicité, faite par un organisme d’État, l’INPI, dans de vulgaires galeries marchandes, où le "brevet d’invention", (un sujet qui me concerne, par ailleurs), artéfact ruineux s’il en est, est présenté comme un bien de consommation, à la portée du premier venu…

Chose insidieuse, entrant parfaitement dans le cadre de "présentations fausses ou de nature à induire en erreur…"

Que croyez vous qu’il arrivât ? Mais, rien du tout, Messeigneurs. L’Inspecteur principal m’a répondu fort poliment, sur une belle lettre dûment signée, qu’il trouvait parfaitement bien de voir l’honorable Institut faire sa pub dans les supermarchés.

On entend parfois parler, sur des thèmes dérivés, de "justice à deux vitesses…" et autres plaisantes formules.

On constate également que la "répression" s’exerce d’une façon où l’objectivité, chère aux journalistes, paraît étrangement comprise. "Selon que vous soyez puissant ou misérable…" n’est-ce pas ?

Féodal.

Faut-il quitter la France

Chronique par Olivier RIMMEL
(Source : www.observabilis.com)

On ne sait pas précisément combien de français quittent chaque année le pays pour s’expatrier, on n’en connaît même pas toujours exactement les raisons, mais ce dont on est absolument certain c’est qu’ils sont de plus en plus nombreux et que cela concerne désormais toutes les catégories de personnes, dans tous les milieux.

Le Ministère des Finances annonce un chiffre de 300 contribuables “très fortunés” qui s’exhilent ainsi chaque année pour raisons fiscales, mais il est fort probable que le nombre total de candidats au départ, quelque soit leur niveau de richesse et leurs motivations, dépasse largement plusieurs dizaines de milliers d’expatriés annuellement. D’après tous les observateurs, la tendance n’est ni à la stabilisation ni à la baisse. Au contraire.

Le problème nécessite d’être pris très sérieux, et nul ne sait réellement l’impact qu’il peut avoir sur la société française, encore moins sur l’économie française.

Ceux qui partent sont généralement des forces vives, des individus potentiellement proactifs, des investisseurs, des entrepreneurs, des ingénieurs, des scientifiques, des étudiants de haut niveau, des chercheurs, des cadres dirigeants, des cadres supérieurs, des créatifs, des inventeurs, des visionnaires. La nouveauté, c’est qu’ils ne sont plus seulement issus de la “matière grise”, de plus en plus de “travailleurs”, des gens dynamiques et actifs qui n’ont pas forcément fait de longues études, trouvent des opportunités ailleurs. Tous ces gens sont simplement déçus par la “décroissance” de la France, et décident de partir chercher ailleurs ce qu’ils ne trouvent pas dans leur pays.

Gardons bien à l’esprit que le modèle français est considéré partout à l’extérieur comme très qualitatif, il est perçu comme un système sans faille, parfait, idéal, envié même, où tout le monde semble y vivre heureux dans le meilleur environnement possible, bref une idée vieille de 30 ans.

Par conséquent, le français sera toujours accueilli de la meilleure manière qui soit partout ailleurs, le capital sympathie est tellement important, qu’on ne voit plus très bien où sont les freins au départ.

Quand on regarde les choses en face, ou de l’intérieur, on est bien obligé de constater qu’il y a un écart absolument énorme entre ce que le pays est censé être, et ce qu’il est vraiment, ou encore ce qu’il est censé apporter, et ce qu’il apporte vraiment. Pendant longtemps, cet écart pouvait être supporté, mais à force de se creuser davantage, il est devenu suffisamment inacceptable pour déclencher chez certains l’impulsion du projet de départ.

On ne peut pas reprocher le manque d’objectivité de ceux qui quittent le navire avant qu’il ne sombre. On ne peut pas non plus critiquer leur manque de patriotisme, ou d’honneur. Dans un monde global, où l’individualisme est un mode de vie largement répandu et même plébiscité, il n’est pas anormal de penser qu’on puisse trouver mieux ailleurs, surtout quand cela devient criant de vérité, et qu’il suffit de voyager un peu (réellement, ou simplement sur l’internet) pour s’en rendre compte.

La France donne des signes incontestables de déchéance. Le pays est “techniquement” en situation de faillite, et le terme n’est pas exagéré. Faillite économique et financière, d’abord, et faillite sociale ensuite. Dans tous les domaines, il est devenu très difficile de trouver des raisons valables pour rester vivre en France. Tous les indicateurs sont dans le rouge. Certains affirment même que dans bien des cas, il n’est plus possible de faire machine arrière sans une rupture brutale, et forcément toujours dramatique.

On pourrait évoquer quelques domaines où le malaise est fortement présent.

Le système éducatif français n’est plus à la hauteur, il est complètement à la dérive, à tous les niveaux. Le corps enseignant est démobilisé et rendu inefficace, les infrastructures sont inadaptées, les résultats sont catastrophiques. Quand le Ministère de l’Éducation annonce 82% de réussite au baccalauréat, les professeurs eux affirment qu’on ne dépasserait pas 30 ou 40% si l’on appliquait les mêmes règles qu’il y a 10 ans. Nos universités sont des dortoirs à étudiants qui n’ont aucune vocation à y être. Pour bénéficier d’un environnement éducatif un peu meilleur, il faut pouvoir intégrer des établissement privés, qui ne sont donc pas à la portée de toutes les bourses.

Les nouvelles générations de français sont des individus formatés pour être systématiquement et lourdement assistés, qui n’ont aucun goût au travail ou à l’action proactive. Des idées simples, telles que “l’effort amène la récompense”, “le travail est un mal nécessaire” ou “la réjouissance passe par le travail” ont disparu de leur système de pensée.

La France disposerait à priori d’un bon réseau de santé et offre une bonne couverture sociale. Malheureusement, l’accueil qu’on nous réserve dans les hôpitaux se dégrade. Le niveau des équipements et des technologies n’est plus pertinent. On ne peut pas facilement être pris en charge dans des unités spécialisées pour bénéficier des meilleurs soins, on entend même ici ou là que pour se faire opérer par un spécialiste, il faut pouvoir payer des honoraires supplémentaires... plus ou moins discrétionnaires.

On ne cesse de le répéter, la France est championne du monde avec la fiscalité la plus lourde, mais aussi la plus injuste. Cette seule raison pourrait suffire à tous nous faire fuir, parce que partout ailleurs la charge qui pèse sur le fruit de notre travail serait inférieure.

Dans le domaine de l’entreprise, créer une société ou se “mettre à son compte” implique désormais des risques qui peuvent rapidement s’avérer insurmontables, les gens sont découragés lorsqu’ils observent l’expérience de ceux qui s’y sont essayés. Les “mauvaises surprises” s’accumulent quotidiennement, sans compter la dégradation de l’image du “patron” dans le pays. L’entrepreneur devrait être valorisé avec la plus haute distinction, puisqu’il est l’unique maillon de la chaîne économique qui est à l’origine de la création des richesses, et qui œuvre surtout pour les autres en définitive.

La France offre une grande liberté de façade, mais en réalité la complexité de ses règles, et la multiplicité des associations dont le but est d’augmenter les droits de certains en diminuant ceux des autres font qu’il devient de plus en plus difficile d’évoluer librement, ou d’entreprendre librement.

En France, la justice est à deux vitesses, voir à trois vitesses (on observe un traitement différent pour les riches, pour les pauvres, et pour les affaires médiatisées). Quand on interroge les français au sujet de la Justice, ils sont 75% à penser que la justice est injuste dans leur pays.

On pourrait passer des heures à lister tous les problèmes qui s’accumulent en France, on pourrait parler du pouvoir d’achat qui baisse du fait de l’augmentation des prix, de l’impact de l’euro, de l’augmentation des charges directes et indirectes inévitables sur les individus, de la situation des entreprises qui étouffent et se retrouvent souvent au bord du gouffre, et de tout ce qui est soutenu artificiellement, on pourrait encore parler d’injustice, de criminalité en hausse, d’insécurité, et de la dégradation de la qualité de vie en général.

Certains se demandent s’il ne faudrait pas tout recommencer à zéro, en mettant tout à plat une fois pour toute, en tapant du point sur la table. Politiquement, le pays ne devrait-il pas être dirigé par un “dictateur visionnaire et sage” plutôt que par des alternatives de droite et de gauche qui l’ont mené où il est aujourd’hui, et qui continueront dans une voie similaire, probablement dans un cadre démocratique qui n’en porte plus que le nom?

Pourquoi reste-t-on en France aujourd’hui? Pour une majorité d’entre nous, il est encore difficile d’admettre qu’on puisse laisser derrière soi l’endroit où on a toujours vécu, son travail, sa famille, sa maison, ses projets, ... son pays, ne serait-ce que par principe. Le véritable frein aujourd’hui, ce n’est pas le patriotisme, mais plutôt un facteur psychologique lié à la peur de l’inconnu, qui s’estompe néanmoins.

Par ailleurs, je ne suis pas persuadé que ceux qui quittent la France le font exclusivement pour des questions financières, la majorité des expatriés que je rencontre partout dans le monde (en Amérique du Nord, en Asie, au Moyen-Orient ou un peu partout en Europe) assurent qu’ils ont surtout cherché une meilleure qualité de vie, plus de tranquillité, plus de liberté, moins de criminalité, plus de visibilité à long terme, plus de sécurité, moins de pressions diverses, plus de joie de vivre. L’argent vient souvent après toutes ces considérations naturelles et humaines.

Un autre élément troublant est que la plupart de ces gens qui partent ne souhaitent pas revenir en France si la situation s’améliorait, certains assurent même qu’ils ne reviendraient pour rien au monde.

J’ai bien peur que par la force des choses, de plus en plus de gens vont trouver évident de quitter la France pour trouver mieux ailleurs, ils découvrent que ce projet personnel est finalement assez réaliste et plutôt facile à faire aboutir.

Nous sommes à un seuil où les français les plus actifs vivant seuls, et ils sont nombreux, n’auront plus aucun complexe à quitter la France, et pourquoi pas l’Europe. Ce mécanisme me paraît inéluctable et hautement dangereux, et je ne vois pas bien ce qui pourrait le limiter ou l’inverser, il résulte naturellement d’une politique nationale et européenne déplorable dans bien des domaines.

Olivier RIMMEL
Analyste
Décembre 2006

Le système bancaire français est devenu paranoïaque.

Un leitmotiv banal, depuis des années, nous martèle que l’Administration, et toutes les grandes institutions, travailleraient à la simplification des démarches, imposées au citoyen, à tous propos, dans le cadre de la bureaucratie galopante qui croît et embellit chaque jour.

Je viens d’en faire l’expérience, avec une grande banque française, la Société Générale, pour ne pas la nommer.

Il se trouve que je suis client de cet établissement depuis une trentaine d’années, et que, globalement, j’ai n’ai pas eu à me plaindre de ceux là, plus que des autres, pour ce qui est de mes activités en France.

Mais voilà : Le monde évolue, et il faut bien s’adapter. En conséquence, je me suis attaqué à l’utilisation du système Internet, proposé par tous les banquiers, de nos jours, que la Générale appelle « toute votre banque en ligne », pour sa part.

Je dois préciser que, bien que Français, j’ai des activités dans plusieurs pays, et il se trouve que, pour convenances personnelles, je réside et travaille, le plus souvent, en Belgique.

La Belgique, voyez vous, notre proche voisin, fort francophone par surcroît, est passée au système de « banque chez soi », par Internet, bien avant la France, et je manipule mes (modestes) finances, au sein du plat pays, grâce à mon ordinateur, et sans difficulté, depuis l’aube des années 2000.

En Belgique, on n’a pas de carnet de chèques, depuis bien longtemps. Ce système n’y est pas en honneur, et on n’y connaît nul « chèque en bois ». On a « quelques sous » en poche, pour les petites dépenses quotidiennes, une carte bancaire, comme tout le monde, et, lorsqu’il s’agit de sommes relativement élevées, l’usage veut qu’on procède par virements de compte à compte.

Depuis longtemps, donc, je me suis habitué à virer régulièrement le montant de leur dû à divers fournisseurs, et autres créanciers. Hier, par exemple, j’ai viré au Trésor public belge quelque 50 €, au titre d’une « taxe provinciale ». Routine. Chose normale, quelques clics.

J’ouvre le logiciel adéquat, à l’aide de mes « clés de sécurité », mon compte m’apparaît, et je n’ai qu’à renseigner le champ informatique qui me demande le numéro de compte sur lequel j’entends envoyer une somme. Je mets donc les coordonnées du compte bénéficiaire, la somme, et je valide, à l’aide de mes clés électroniques.

Il me faut environ une minute, pour virer dix euro ou dix mille euro, fonction de mes moyens et de mes besoins.

A la Générale, çà ne s’est pas passé ainsi. Première mauvaise surprise, leur interface a tout d’un pavé de publicité, où 90% de l’écran est consacré à leur promotion. Il faut chercher le petit cadre qui s’intitule « accès abonnés ». Un détail, me direz vous, mais quelque peu significatif : On confond matraquage commercial, avec logiciel fonctionnel.

Chez mes Belges, l’écran me demande directement mes identifiants, sans m’abrutir de pub, puis net mon compte en ligne, sans palabres.

Derrière l’écran publicitaire, intempestif, la Générale vous demande vos codes, quoi de plus normal. On notera que leur système de « clavier virtuel », dans le plus pur style « anti spam » bas de gamme, nécessite des capacités acrobatiques. Le système belge, lui ne m’enquiquine pas avec çà, qui me demande les coordonnées de ma carte bancaire… Chacun sa façon.

C’est quand j’ai voulu faire mon premier virement que les choses se sont gâtées.

Figurez vous qu’il est impossible de virer l’ombre d’un euro à qui que ce soit, sans satisfaire à une longue procédure d’enregistrement des coordonnées du compte bénéficiaire, pendant laquelle on doit rester, du point de vue Internet, « en ligne », d’un côté, et, d’un autre, il faut disposer d’un téléphone portable, à l’opérateur strictement français (c’est exigé explicitement).

Plus encore : Il faut donner ses jour, mois et année de naissance, diverses autres babioles, et envoyer un SMS

On doit attendre la réponse, qui donne un « code » Simple, non ?

Donc, il faut connaître bien des codes, disposer d’un ordinateur qui accepte les « pop up », disposer d’un GSM français, et savoir se servir de tout çà, sans compter que le coût du SMS n’a rien de promotionnel. Il serait également recommandé de ne pas avoir de problèmes, au niveau de la vue, et de disposer de quatre mains, de préférence. Heureusement, mon épouse est venue à mon secours, qui a, bien plus que moi, l’habitude des SMS

Bref, il m’a fallu une bonne demi heure, pour envoyer quelque quatre cents euros à un brave notaire, et après m’être fait « jeter » plusieurs fois par le système.

Ah oui : Il est interdit de rester perplexe plus de dix minutes devant l’écran : Passé ce délai, il faut reprendre la procédure à zéro…

C’est à partir de là où j’ai commencer à tenir la Générale pour quelque peu paranoïaque.

Oh, je sais : On vous parle de « Sécurité ». Facile ! La vérité est moins noble.

D’abord, on vérifie tout mouvement, dans un style parfaitement soviétique, tant côté payeur que côté bénéficiaire, et on vous impose d’outrageuses manipulations, en prime, comme si, bien entendu, vous n’aviez que çà à faire.

En d’autres termes, non contents de vous ponctionner force « frais de gestion », la banque vous fait faire son boulot.

C’est assez génial : On paye la banque,et on fait son travail à sa place, un travail compliqué et même tordu.

J’ai parlé, plus haut de « simplification », non ? Eh bien, nous y sommes.

En fait, ce « modernisme » est dissuasif. Les technocrates, à force de se « blinder », contre tous leurs fantômes, en l’occurrence, le blanchiment d’argent, et sous la houlette du grand Big Brother de Bercy, se permettent de mettre le peuple en coupe réglée, à leur profit, et chaque jour davantage.

Complètement stupide le système Internet de la Société Générale. Et ne pensez pas que j’en veuille particulièrement à cet établissement, qui, dans le passé, m’a correctement servi.

Je me permets aussi d’imaginer que, du côté des autres, çà peut être pire.

Çà me remémore un conflit banal, que j’ai eu avec eux, il y a déjà quelques années, sur un autre point, à propos de quoi mon directeur d’agence m’a suggéré de changer de banque, face à ma mauvaise humeur ponctuelle. Facile, hein ? « T’es pas content de moi, alors, va donc te faire pourrir la vie à côté… »

Mais, je ne l’ai pas, à l’époque, pris sur ce ton, et j’ai rétorqué que, banque à la noix, pour banque à la noix, je garderais mon enquiquineur d’origine… Ils ne se sont pas débarrassés de moi comme çà, car, vous l’avez compris, je suis un « petit » client, mais honnête et solvable, et j’ai le droit d’exister

(A ce propos (le vieux conflit), il se trouve que ces Messieurs se sont permis de venir me chercher sur le terrain judiciaire, en raison de blagues faites par eux, et que le Tribunal les a condamnés, pur et dur)

A la suite de quoi, j’ai eu une assez longue période de tranquillité de fonctionnement…

Heureusement, moi, je ne suis pas paranoïaque, et je ne me suis pas fourré dans l’idée qu’ils ont inventé leur système Internet complètement dingue, juste pour m’amener spontanément, à leur tirer ma révérence.

Je suis, donc, désormais, en France, toujours client de la Générale, car on ne se débarrasse pas de moi comme çà !

Dernier détail : Agacé, j’ai voulu, après mon virement acrobatique, en effectuer un second, afin de rapatrier mes modestes avoirs « sociétégénéralesques » sur mon honnête compte belge.

Que nenni, Messeigneurs : Le virement international n’est pas au programme. Pas question de sortir tes sous, mon petit : Ils doivent rester bien sagement dans l’hexagone.

Il me plairait de savoir, cher lecteur, que vous avez compris pourquoi ce qui reste de Français lucides et performants, montre une forte tendance à évacuer la mère patrie.

Le "tout gratuit" de la pub

"Gratuit", mais soumis à condition(s)

Dans notre monde moderne, "tout existe", c'est un lieu commun. Mais, devant une offre pléthorique, à tous propos, comment s'y retrouver, face à un besoin, d'ordre traditionnel, ou d'ordre exceptionnel ?

Tous les jours, les médias, les téléphones portables, l'Internet, la rue, nous bombardent "d'offres"...

A en croire la publicité, nous serions entrés dans l'époque du "tout gratuit", qui nous agresse depuis la tête de gondole du supermarché, ou depuis le prix des voitures, sur les affiches, qui étale la somme à payer mensuellement, étant implicitement acquis que l'on ne peut acheter qu'à crédit.

Récemment, mon opérateur téléphonique me contacte, pour tenter de me faire accepter une nouvelle formule de forfait, en argumentant ferme sur "les deux premiers mois sont offerts". Bien sûr, il n'insiste pas sur la condition absolue que je serais censé accepter pour cela: 24 mois d'engagement supplémentaire...

De qui se moque-t-on, et où est la "gratuité" dans ce genre d'arnaque ?

Toujours sur le thème de la téléphonie, le grand France Telecom s'est également permis de me joindre, pour me faire observer qu'à l'examen détaillé de mes factures, je paierais "trop cher"... et de me proposer des forfaits, avec force arguments... J'ai fait quelques calculs, car il m'arrive d'y comprendre quelque chose, en artihmétique, et j'en ai conclu, une fois de plus, à une "offre bidon", qui n'aurait pas du tout fait baisser le montant de mes dépenses...

De toutes manières, je ne puis concevoir qu'une grande entité économique puisse payer du personnel, simplement chargé d'expliquer à la clientèle qu'elle dépense trop. En réfléchissant juste un peu, c'est cousu de fil blanc.

Mais, quelque part, c'est grave. C'est le double langage, cher à la politique. On vous contacte sous le prétexte de vous amener à faire des économies, quand, en réalité, on s'arranger bel et bien pour vous tirer encore plus d'argent.

Du surréalisme. Pour revenir au prix des voitures, il me revient en mémoire une campagne d'affichage, promouvant un système de crédit sans apport (apparent), initial, dont l'argumennt était "Partez sans payer"

Que voulez vous que de pareilles incitations fassent sur des âmes simples: Un appel au vol, purement et simplement.

Sur Internet, je recherchais un "hébergement". J'ai eu une impressionnante quantité de réponses, dont quasi toutes déclaraient "hébergement gratuit". L'ennuyeux, c'est qu'en cliquant sur ces offres "gratuites", je suis tombé à tous les coups sur des listes de tarifs.Le mot "gratuit" n'a plus de sens.

C'est de l'humour noir. Bien sûr, il est facile "d'offrir" des gadgets sans valeur et sans intérêt, et d'attirer leur attention sur leur gratuité. C'est d'un paupérisme intellectuel délirant.

La réalité est moins chatoyante, quand il faut en venir à payer pour tout de bon.C'est comme les soldes et promotions en tous genres. On voit des affiches, des pubs, étalant gaillardement des 20% 30% 50% de remise, et au-delà...

Pour ma part, j'en suis venu à vouloir payer 100% d'un vrai prix, correspondant à une vraie marchandise, ou à un vrai service... Mais, selon toute apparence, personne n'ose plus afficher son vrai tarif. Curieux ! Nous vivons dans l'ère de la fausse braderie, tous azimuts.

Nous en sommes rendus à devoir, à tout bout de champ, rechercher la "solution alternative", celle de laquelle on pourra croire qu'lle nous laisse le plus exempt possible d'arnaque.

Franchement, les "marchands du temple" commencent à nous fatiguer.

Et, pendant ce temps là, nous sommes, paraît-il il, protégés par la loi, qui s'appelle le "Code de la Consommation", qui prétend interdire toute publicité, "de nature à induire le public en erreur", sous l'autorité d'un organisme d'État qui porte son vrai nom: la "Répression des fraudes"... J'aimerais bien savoir ce qu'ils répriment, au juste, ceux là, et à quoi ils servent vraiment.

A bas la télé !

M…. comme "média"

Je viens de me faire invectiver par un copain, qui me reprochait de ne pas avoir regardé une certaine émission sur M6, le 10 janvier. Il avait trouvé la prestation désastreuse, et voulait s’en entretenir avec moi.

Superbe époque, où chacun est « présumé » regarder la télévision tous les jours. Même sa majesté le fisc a entériné l’état de choses en ponctionnant directement la redevance TV, au titre d’un rajout à la taxe d’habitation ! C’est dire.

Heureusement, "regarder la télévision" ne figure pas encore au rang des obligations légales, et, pour ma part, je me passe allègrement de cette merdouille, depuis plus d’un quart de siècle.

J’ai donc déclaré à mon copain que j’étais bien d’accord avec lui, en ceci qu’une émission issue de "la télévision du peuple" à mon sens, pouvait sans doute être de nature à satisfaire des zombies, mais pas forcément des êtres humains restés aptes à penser par leurs propres moyens. C’était un compliment sincère.

Curieusement, mon interlocuteur n’a pas apprécié comme je le souhaitais mon approbation de son opinion, en me demandant comment je pouvais critiquer le contenu d’une émission que je n’ai pas vue. Oui, bien sûr. Comment puis-je déclarer "çà ne me plaît pas", si je n’ai pas observé la chose moi-même. Elémentaire, mon cher !

Ce quej’ai eu du mal à lui argumenter, c’est que j’ai classé, chez moi, toute réception de télévision" indésirable", aussi vrai que, de nos jours, on peut ainsi étiqueter certains courriers électroniques, que les gens modernes appellent le "spam"

J’éradique de mon ordinateur toutes les propositions de viagra et autres logiciels discount, sans parler des apprentis escrocs africains, qui vous promettent des millions de supposés dollars, à condition de leur envoyer quelques authentiques euros…

De la même manière, j’ai éradiqué toute télévision de ma vie, en faisant un choix longuement pensé : Je préfère "passer à côté" d’une bonne émission, si d’aventure il arrivait qu’il en existe une, (selon mes critères personnels) et ne pas subir au jour le jour l’intox et la promotion de l’imbécillité tous azimuts.

Grâce à cette pratique, je dispose d’un nombre quotidien d’heures libres nettement supérieur à celui dont dispose pléthore de mes semblables. Au lieu de rester avachi sur un canapé, l’œil rivé sur un écran qui m’imposerait sa version des choses, je m’occupe à concevoir, et à élaborer mes propres réalisations.

Mes articles, mes livres, mes logiciels, mes inventions, existent et me font vivre, que je tire de l’usage d’un volume de temps dont la majorité de mes contemporains ne dispose pas :

Quelque chose comme quatre millions de secondes par an. C’est considérable, non ?

Vu l’espérance de vie de l’homo sapiens, actuellement connue, dans le monde occidental, aviez vous fait le calcul du temps passé "à l’arrêt", devant une TV, par des millions d’individus ? Impressionnant : 10 années chacun. Et je vous fais grâce de considérations technocratiques, rapportées à l’impact économique de millions d’heures laissées improductives, dans un univers où l’on ne nous parle que de "croissance"

En conséquence, je demeure d’accord avec mon copain : Il a vu une "mauvaise" émission, chose normale. J’attends qu’il me contacte à nouveau, au cas où il en verrait une "bonne". Dans un tel cas, je n’aurai aucune peine à m’en procurer le contenu après coup, et çà ne gaspillera pas dix ans de ma vie.

Plus encore : Dans un monde où les "médias" nous matraquent volontiers à coups de grandes causes, comme la lutte contre le tabagisme (par exemple), un fléau pour la santé physique, je suis prêt à m’engager dans un militantisme convaincu, pour combattre la "télévisionnite", un mal pernicieux, s’il en est.

Il faut créer, en France, un "Ministère des classes moyennes"

Il faut, en France, créer d'urgence un Ministère des classes moyennes

N’importe que individu sensé ne peut qu’approuver le concept de solidarité nationale, en direction des plus démunis.

Encore faut-il se mettre bien d’accord sur cette formule, largement utilisée de toutes parts, et savoir qui sont au juste ces "plus démunis"

Il y a, en France, c’est notoire, des millions de foyers modestes, qui ne sont pas dans la misère, et n’apparaîtront jamais dans les statistiques qui peuvent être faites, au niveau du "seuil de pauvreté " exprimé en termes de revenus.

Ces "foyers modestes" seront considérés par les Pouvoirs publics, comme dotés de moyens d’existence corrects, ce qui implique qu’aucune bonification ne leur sera faite, à aucun niveau, à l’occasion d’actes de la vie courante, et qu’ils paieront "plein pot " chaque chose dont ils peuvent avoir besoin, au même tarif que des citoyens parfaitement qualifiables de "fortunés"

Pourtant, la différence de moyens économiques, entre les "plus démunis", les "pauvres" officiels, et les "foyers modestes", dont je parle, n’est pas si grande.

Nous nous sommes laissé engager dans une société "reféodalisée" où l’on ne peut être que riche ou pauvre, et ou la notion de classe moyenne a complètement disparu.

Curieusement, cette formule "les classes moyennes" n’a, apparemment, plus droit de cité, en France, aujourd’hui, ce qui n’est pas le cas chez tous nos voisins.

Au Benelux, par exemple, il existe des "Ministères des Classes Moyennes". Cela paraît rassurant de le constater, quand on voit que, chez nous, tout se passe comme si la Société ne pouvait se composer que de "riches", bons pour payer, et de "pauvres" bons pour tendre la main.

En d’autres termes, quiconque n’est pas "pauvre officiel", sera traité en "riche"

Et ce ne sont pas les calculs d’apothicaire qui permettent d’établir des "seuils de pauvreté", technocratiquement, qui y changent quoi que ce soit.

Je viens d’en prendre conscience, en m’entendant conter deux mésaventures, qui viennent d’échoir à deux familles distinctes, de mes relations, toutes gens économiquement "modestes", mais pas "pauvres"

La première affaire concerne un garçon qui, sans emploi durable, a pu trouver un job très temporaire (le mois de décembre), comme "camelot", dirons nous, à l’occasion des fêtes, pour vendre des produits de luxe à des gens aisés.

Il a pu travailler dur dans un cadre tout à fait légal, et s’est fait remettre son chèque, avant de rentrer chez lui, se trouvant à quelque 800 km de son domicile.

Là où le bât blesse, c’est que le chèque, -substantiel- à l’échelle des finances de ce garçon, se doit d’être encaissé sur son compte bancaire, compte à la Poste, refuge de ceux qui se sont fait refuser l’accès à des établissements plus huppés…

Or, les services financiers de la Poste, non contents de n’être pas des philanthropes, appliquent un règlement qui leur est bien personnel, et imposent un délai de quatorze jours, pour mettre l’argent à la disposition de son légitime propriétaire…

A une époque où la circulation fiduciaire se fait par informatique, on conçoit mal qu’il faille tant de temps pour encaisser un simple chèque, même en admettant qu’on doive en vérifier la provision.

Mais, "le règlement, c’est le règlement", et si vous n’êtes pas content de la "Banque postale", vous n’avez qu’à trouver un autre banquier… (Si vous pouvez)

Donc, mon pauvre copain a dû rester un demi mois, sans le sou, attendant de percevoir le produit d’un mois de labeur… Je ne trouve pas cela très "social", surtout de la part d’un établissement d’État.

D’autant qu’un autre organisme d’État, la SNCF, a fait savoir à notre quidam qu’elle ne pouvait en aucun cas lui délivrer le billet lui permettant le retour dans ses pénates, contre un paiement différé à quatorze jours.

Voilà pourtant deux grandes organisations qui sont aux premières loges, pour approprier au citoyen l’aide de l’État, une aide qui ne serait pas une "assistance", mais qui porterait au premier plan la compréhension du pouvoir en place, vis à vis de "modestes", et honorables citoyens, ni riches, ni vraiment pauvres.

Mais non : La Poste fait rétention des avoirs les plus modestes, et le transporteur public entend être payé cash. Où est le "socialisme", où est le "social ", dans la structure même du pays ?

D’autant que, dans la mésaventure dont je parle, le citoyen concerné, à aucun niveau, ne prétend recevoir sans contrepartie, ne se conduit pas en assisté, ne coûte rien au contribuable.

L’autre aventure concerne une famille qui est propriétaire de sa maison. Elle ne peut pas se prétendre partie intégrante des "plus démunis", n’est-ce pas ?

Pourtant, en payant les traites de la maison, et en élevant ses enfants, cette famille est bien loin de rouler sur l’or, et je la classe, sans l’offenser, dans la catégorie des "familles modestes".

Le cas de figure : Ces braves gens ont fait un arrangement avec un voisin, pour rectifier le tracé de leur propriété, qui était, d’origine, cadastralement parlant, "tarabiscotée "et dont une partie du jardin faisait figure d’enclave, dans le terrain de ceux d’à côté.

Un échange a été prévu : "On désenclave mon jardin, et tu me donnes autant de mètres carrés de terre que je t’en prends, de manière à ce que le tracé de notre limite commune de propriété ressemble plus à une ligne droite que par le passé… "

L’accord s’est fait, dans l’intérêt commun, sur la base du "donnant, donnant", sans échange d’argent.

Il a bien fallu faire intervenir un géomètre, et officialiser tout çà, par les bons soins du notaire du coin. Et là, on a appris que la "brave famille" qui payait sa maison à crédit, devait faire les frais d’une levée d’hypothèque, pour pouvoir "vendre" à son voisin, une parcelle de terrain minuscule, que ledit voisin lui payait à l’aide du même artéfact.

On a mal compris la nécessité de cette levée d’hypothèque, car la propriété, modifiée dans son tracé, mais non dans sa contenance, restait intacte, en termes de "garantie" ce qu’elle se doit d’être, face au prêteur de deniers d’origine.

Voilà comment une affaire, "sans manipulation d’argent", en arrive quand même à en coûter, à des gens qui en ont très peu.

Ces deux exemples en disent long sur l’incurie du discours politique actuel, où l’on parle de "primes et subventions", "d’avantages fiscaux", et autres foutaises, en direction des "petits", pendant que tout ce qui constitue leur vie quotidienne est truffé de chausse trappes où ils se retrouvent arnaqués à tout bout de champ.

On voit que les dirigeants en place, non seulement, n’ont jamais figuré au rang des plus "démunis", comme ils disent, dans leurs beaux discours, mais ne se comptent pas non plus dans la catégorie des classes moyennes. Ils paraissent n'avoir jamais connu ce genre de problème.

Plutôt qu’un "Ministère de la cohésion sociale", la France gagnerait à créer, d’urgence, un authentique "Ministère des classes moyennes", qui mette de l’ordre dans diverses inégalités, dont nul ne parle jamais.

Et si nous mettions la classe politique au travail.

Lorsque les échéances électorales sont proches, curieusement, toutes sortes de considérations chères au bon peuple français font l’objet de communications relativement idylliques.

C’est ainsi que l’on vient d’apprendre, par les médias, que l’économie se porte bien, que le déficit de l’État est en nette régression, ce dont notre excellent gouvernement se félicite.

Le chômage, pour sa part, hydre tentaculaire toujours menaçante, décroîtrait significativement, ces temps derniers.

Et, nombre de détails moins ostentatoires, nous sont proposés, allant tous dans le même sens.

Selon mes observations personnelles directes, sur une période de cinquante années consécutives (quand même), il en a toujours été ainsi.

« Les choses », vont toujours nettement mieux, dans les quelque six mois qui précèdent l’usage des urnes.

Alors, j’en déduis que les élections sont le meilleur facteur de prospérité, et de réussite qui soit, puisque leur approche nous vaut tant d’aboutissements.

En y réfléchissant bien, j’ai peut-être découvert la panacée universelle, que tous les politiciens recherchent, à nos frais, depuis des lustres et des lustres :

Et si nous organisions la société autour d’élections permanentes ?

Imaginons que, chaque semaine, un jour donné, tous les bureaux de vote soient ouverts, afin que chacun puisse exprimer, démocratiquement, sa décision, sur tous les sujets qui se jouent par cette voie.

On pourrait envisager, (les créatifs n’ont pas encore tous quitté la France), des bulletins de diverses couleurs, selon ce à quoi ils se rapportent : Bleu pour le Président, vert pour les députés (sans jeu de mot induit), rouge pour les conseillers municipaux, etc.

Chacun pourrait alors se rendre, hebdomadairement, aux urnes, pour élire et plébisciter qui bon lui semblerait, en permanence.

Les moyens technologiques en place, de nos jours, permettraient un dépouillement en temps réel, « en ligne », comme on dit sur Internet, et, chaque lundi matin, disons, chaque homme public connaîtrait son score.

Ce ne serait pas du sondage, ce serait, alors là, pour de bon, de la démocratie directe.

Un jeu de règles aurait été promulgué, qui vaudrait des « primes incitatives» (quelle qu’en soit la forme), à ceux que le peuple reconnaîtrait comme avoir été efficaces, par exemple, pour gratifier le Ministre de l’Économie, en cas de bons résultats, de même pour ceux qui sont en charge de gérer, et de résorber, autant que possible, le chômage, etc.

Pour bien maintenir démocratie et équité, celui qui tomberait « en dessous de la moyenne », pendant un laps de temps prévu par le règlement, serait proprement remercié, et se verrait infliger des pénalités, pour avoir failli à ses engagements, comme il se doit.

Et, bien entendu, comme on constate que les périodes électorales sont fastes, pour le pays, donc pour le peuple, on vivrait dans le succès permanent.

Je vous rappelle qu’en dehors de la politique, celui qui manque à ses engagements, ou qui commet une faute avérée, ou qui démontre une carence d’efficacité, n’a pas le privilège d’attendre de lointaines échéances électorales, pour se faire « jeter »

Aux États Unis, c’est notoire, chaque travailleur est « au rendement », au sein de la mission pour laquelle on le paye, et il se sait sur un « siège éjectable ». Même les gradés des affaires, les « managers », sont astreints à un « weekly report » sur le contenu de leur semaine, en termes d’objectifs, et peuvent se retrouver licenciés et remplacés un beau lundi matin, pour n’avoir pas « assuré ».

Curieusement, seuls les hommes politiques, élus sur un programme, sur des promesses, sur des « engagements » sont dispensés de sanction, entre deux élections, qu’ils soient efficaces, ou pas.

Ceci pourrait expliquer la « fièvre d’efficacité » qui les prend, quelques mois seulement avant leur espoir de se voir reconduits dans leurs fonctions. On comprend mieux pourquoi « tout s’arrange » à l’orée des élections. Ils veulent « présenter un bon bilan », pour être réélus, ce dont, selon toute apparence, ils n’ont eu que faire le reste du temps.

A propos de la présidentielle en vue, on constate que « l’action » de nos élus s’oriente dans le bon sens, après que l’on ait attendu quatre ans et demi dans la grisaille.

En rendant le phénomène hebdomadaire, on pourrait compter sur des décisions remarquablement efficaces, chaque vendredi, ce qui, convenez en, ne pourrait donner que de spectaculaires (bons) résultats.

Bien sûr, ce que je propose là nécessite d’être affiné, pensé sous l’angle de la réalisation opérationnelle, en fonction des réalités du terrain.

Il faudrait peut-être aller jusqu’à introduire dans notre système éducatif une notion, que l’on a apparemment perdu de vue, et qui procède du simple bon sens : Celui qui ne travaille pas n’engendre pas de résultat, et tout part à vau l’au.

Je parle de mettre la « classe politique » au travail. Oui, c’est nouveau, n’est-ce pas ?

Maintenant, « last but not least », ma théorie ne vaut pas un clou, si les « bons résultats » actuellement annoncés ne sont que « du pipeau », du mensonge, de la manipulation.

Je n’ose penser que nos honnêtes politiciens nationaux oseraient nous faire, quasi en permanence, un « coup à la Pinochet », qui, en son temps, avait su quitter Londres, ostensiblement, sur une chaise roulante, pour se retrouver, quelques heures plus tard, à Santiago, bien debout sur ses deux jambes.

L’on ne saurait, dans la patrie de Voltaire, envisager de telles turpitudes.
Huxwell News

Nous vivons dans un totalitarisme hypocrite.

Nous vivons dans un totalitarisme hypocrite, qui broie les individus réfractaires, et anesthésie les autres, pour en faire un magma uniforme. Vive la pensée unique.

Big brother est sûr de lui. J’entendais, l’autre jour, sur « France Info », la radio du peuple, le bulletin météo, qui commençait par « les pluies que nous avons annoncées hier étant arrivées en retard… » N’en est-ce pas la preuve ?

Ce ne serait, donc, plus la mère nature, qui déciderait de l’heure, et du lieu des précipitations, mais les ineffables fonctionnaires ou assimilé, de « Météo France », un organisme non plus dédié à prévoir, à l’aide de moyens scientifiques, les évolutions météorologiques, mais à ordonner aux éléments, leur conduite.

C’est beau, la conviction.

Dans bien des domaines, il en va ainsi. L’autre jour, je cherchais, dans le dictionnaire Larousse, la définition d’un mot, utilisé couramment de nos jours, et aux origines manifestement britanniques. J’ai lu une définition, à laquelle était ajouté un autre mot, conseillé, avec la mention « l’Administration préconise… »

Moi qui, féru du Littré, avais toujours pensé que les prérogatives de décider d’intégrer ou non tel ou tel vocable dans notre langue, revenait à l’Académie française…

Signe des temps.

Çà me rappelle les « vu à la télé », comme s’il s’agissait d’une référence quelconque.

Le peuple a pris l’habitude de tenir pour « normal », ce qui lui vient « d’en haut », et, par voie de conséquence, d’estimer quasi sulfureuse, toute assertion démunie de la caution des « chefs », fût-ce une chose évidente, avérée, que le simple bon sens peut appréhender.

Le plus grave, c’est que l’oppression socio politique est telle, de nos jours, que le législateur lui-même s’est vu abandonner la sérénité et la sagesse qui lui sied, pour nous promulguer des lois défiant la logique la plus élémentaire.

J’en veux pour démonstration la législation, relativement récente, qui a créé le « délit » de très grande vitesse, en matière de circulation routière.

Si j’ai bien compris le sens de cette loi répressive, il s’agit de traduire en Correctionnelle quiconque serait convaincu de s’être propulsé à cinquante kilomètres par heure de plus que la limitation établie, en un endroit donné, au motif que cette « très grande vitesse » aurait mis la vie des citoyens en danger.

Je m’imagine, seul, la nuit, sur une autoroute déserte (le cas est fréquent), et me permettant alors de pousser la vitesse de ma voiture jusqu’à 180 km/h. (Oui, je conduis une puissante berline, qui peut aisément dépasser le 200)

Donc, jusqu’à 179 km/h je suis en « excès de vitesse », et je puis écoper d’une amende salée, et d’un retrait de points substantiel sur mon permis.

Mais, jusque là, la loi ne me reproche pas d’avoirmis en danger la vie de mes semblables.
A partir de 180, je deviens, ipso facto, un criminel. (Pardon : Un « délinquant », pour être sérieux avec les notions juridiques, car, pour le moment, ce n’est (encore) qu’un délit)

Si ma vitesse est prouvée, s’il est prouvé que j’étais au volant, je puis écoper d’une peine d’amende assortie d’une peine de prison, à l’instar des malfrats de tout poil, voleurs, escrocs, et j’en passe. Le banc de l’infamie à 1 km/h près.

Je rappelle que j’étais « seul sur la voie publique », au moment des présumés faits)

A 179 à l’heure, si j’avais percuté quelqu’un, (paix à son âme, par anticipation), j’échappais à cet horrible remords, d’avoir été, juste avant de trucider mon semblable, un « délinquant ». Juste un meurtrier involontaire. Ouf. C’est rassurant.

Mais, à 180 à l’heure, sans personne auprès de moi, à des kilomètres à la ronde, sans accident, sans anicroche, je suis déjà un délinquant, « supposé », « présumé » mettre la vie des autres en danger.

Qu’est-ce qu’une loi, qui nous condamne d’avance, en vertu d’une présomption comme quoi on se serait mis dans la position toute théorique de représenter un danger ?

Si on continue sur ce chemin, il va falloir faire preuve d’encore un tout petit peu plus d’imagination, et voter une loi de ce tonneau, au motif que chaque citoyen, lorsqu’il se lève le matin, pourra, dans la journée, « mettre en danger la vie des autres »

Les journaux sont truffés de faits divers où l’on apprend que des maris ont trucidé leur femme, ou leur rival, ou qui sais-je. Si on se réfère à l’esprit de la loi sur le « délit » de très grande vitesse, il faudra ajouter, au préjudice de ceux là (ceux qui sont passés aux actes, quel qu’en fût le moyen) une peine, supplémentaire, à cumuler à la peine qui leur écherra, pour leur acte criminel, peine fondée sur la notion de délit, pour avoir, ce jour là, avant le meurtre, du simple fait de l’avoir décidé, « mis la vie en danger »

Ceux qui n’iront pas au bout deces malsaines intentions y échapperont, car le simple fait d’envisager de tuer quelqu’un n’est perceptible par aucun radar.

Seul, l’automobiliste, qui « met en danger la vie des autres », exclusivement à partir d’une certaine vitesse, sera dénoncé de cette forfaiture, mécaniquement mesurable.

Heureusement pour moi, je suis lucide, et, sur autoroute, je ne dépasse jamais, au grand jamais, les 130 Km/h autorisés, ce qui fait que je ne mets jamais en danger la vie de personne, n’est-il pas ? Chacun sait que le choc d’un véhicule roulant à 130, sur un corps humain, est incommensurablement plus bénin qu’à 180.

A l’autre bout de ces considérations, et à la réflexion, celui qui sera « délinquant pour grande vitesse » devra se retourner judiciairement contre le constructeur de sa voiture, laquelle, du fait qu’elle permet de telles exactions, constitue l’authentique fait générateur du problème.

On a bien vu des familles de personnes décédées pour avoir fumé, gagner des procès contre les fabricants de cigarettes.

Ou alors, on peut envisager de ne vendre de voitures capables de rouler à 50 Km/h au dessus des vitesses autorisées, qu’à des conducteurs munis d’une autorisation de port d’arme adéquate. Le véhicule en question étant susceptible de devenir, à tout moment, l’équivalent d’une arme de guerre.

Il y a de quoi réfléchir.

Si on l’observe de très près, cette loi, qui fait de chacun un délinquant, par principe, pour un acte sans aucune conséquence concrète, on constate qu’elle s’inscrit en faux contre la notion de présomption d’innocence, qui est censée bénéficier à chaque justiciable, avant jugement.

Pour « voir mis en danger », sans que le danger présumé n’ait engendré aucune victime, le citoyen est déjà coupable, aux yeux de la loi. Alors, puisqu’on en est là : Désengorgeons les tribunaux, et donnons à la police le pouvoir d’exécuter une sentence aussi pré établie que l’est la présomption de culpabilité.

Drôle d’époque, où l’on est déjà rendus à raser les murs, et à enfreindre, au quotidien, plus ou moins à notre insu, diverses lois pénales, du simple fait que « l’on passe par là »

Un de mes amis, ressortissant d’une république ex soviétique, me disait, un jour :

« La démocratie est une dictature perverse »

Peut-être Français, mais Soviétique.

Il y a des moments où l’observation de la France du XXIe rappelle assez nettement l’Union Soviétique.

Je veux parler des « tracasseries administratives », que j’ai personnellement connues, jadis, à l’Est, où les journalistes occidentaux n’étaient pas précisément persona grata.

L’aventure que je vais vous conter, vécue il y a peu, en France, concerne un simple particulier, dont la « faute » présumée, qui lui fut un moment reprochée, portait sur l’usage qu’il faisait de l’une de ses créations d’ordre « artistique et littéraire »

Disons, pour ne gêner personne, que ce quidam avait créé, de toutes pièces, un logiciel original , et qu’il en faisait céder la licence à qui le voulait, contre perception d’un forfait de droits d’auteur, comme il se doit en la matière.

Cette pratique, qui consiste à céder, à titre onéreux, une licence, à l’usager final d’une œuvre originale, est connue et encadrée par la législation, ce n’est pas Microsoft qui dira le contraire.

Notre homme, instruit des lois concernant sa pratique, faisait remettre une copie de sa création à celui qui en réclamait l’usage, et accompagnait cela d’une autorisation, rédigée en forme de « contrat de licence à l’utilisateur final », dans le plus pur style de celles dont nos ordinateurs sont truffés.

Dans le texte de cette licence, conforme auxdispositions de la législation sur la Propriété Intellectuelle, figurait une « quittance » du montant du droit d’auteur payé par l’usager, le tenant, au pied de la lettre « quitte » du versement des légitimes droits patrimoniaux dus à l’auteur. Quoi de plus normal, de plus légal ?

Une « quittance de droits d’auteur » est une pièce comptable des plus banales, et la Sacem n’en a pas l’exclusivité.

Bien sûr, que je sache, cette manière de procéder n’est pas le fait du plus grand nombre, et ce sont en général de grandes « sociétés », ou diverses entités commerciales, qui, vendant un ensemble de marchandises et de prestations, recueillent au passage les droits d’auteur, pour les reverser à qui de droit, sans d’ailleurs les mettre en exergue, dans leurs factures.

Il est vrai qu’on voit, sur des factures, la mention « dont TVA », mais jamais, ou quasi, « dont Droits d’auteur », et c’est peut-être dommage, mais mon propos n’est pas là.

Figurez vous que la Répression des fraudes, un beau jour, ex abrupto, a interpellé cet auteur, au motif qu’il « aurait facturé » des prestations, alors qu’on ne lui connaissait pas de registre du commerce…

Le noble établissement l’a mis en demeure de produire sa comptabilité des trois dernières années, et tout le saint frusquin dédié aux aspirants contrevenants, qui ont cru pouvoir travailler « en douce » , et sans compter sur la délation, devenue, de nos jours, publique et manifeste, notoire sous l’occupation, et institutionnelle en régime bolchevique.

C’était sans compter sur les savoirs du présumé coupable, qui est parvenu à damer le pion à Big Brother, lequel lui a, dans le feu de l’action, il faut dire, tendu une perche magistrale.

Sans se démonter, l’artiste a répondu qu’il n’était tenu d’avoir aucun registre du commerce, et qu’il n’avait jamais facturé l’ombre d’un centime à quiconque.

La réponse n’est pas tardé, signée de « l’inspecteur principal » :

« Je détiens une licence quittancée, signée de votre main, pour un montant de… » Et, il s’en est suivi une convocation impérative, au motif de « fournir des éclaircissements », à la toute puissante Administration.

Le cas, en fait, était tout simple : Les ayants droit de l’artiste (éditeurs) distribuaient le produit le plus légalement du monde, encaissaient le droit d’auteur dû, et remettaient aux usagers les licences quittancées, revêtues de la signature personnelle de l’auteur, qui avait exigé cette pratique, comme moyen de contrôle.

Tout était bien en règle, la licence quittancée ne constituant en aucun cas une « facture » et la simple qualité de « cédant de licence » de l’auteur n’emportant pas constitution d’une prestation de services.

Devant ces justifications, bien légales, la Gestapo (pardon, je me trompe d’époque) la Répression des fraudes, veux-je dire, a dû convenir qu’il n’y avait nulle fraude.

Bon, l’Administration a confondu, un moment, « licence » avec « facture », au vu de la partie « quittance ». On peut se tromper. Ce qui est un peu ennuyeux, c’est de constater qu’un organisme répressif se trompe ainsi, devant un cas somme toute simple, et qu’avant de vérifier quoi que ce soit, il se conduise de inmediato en inquisiteur, mais, passons, vous n’avez lu que le début de l’histoire.

Notre artiste créateur, bien à l’opposé des voleurs de poules et de bicyclettes, toujours en butte à la peur du gendarme, sûr de son bon droit, et instruit de celui-ci, ayant très moyennement apprécié la prestation menaçante dont il a fait l’objet, s’est permis de demander à l’inspecteur principal en question, de lui dénoncer son délateur, à toutes fins utiles.

Bien entendu, un refus formel lui fut opposé, la Répression des fraudes n’étant pas tenue de dénoncer les dénonciateurs.

C’est là où l’affaire s’est corsée, mais pas dans le sens que l’on aurait pu subodorer.

Notre homme a exhibé à l’inspecteur la lettre où ce dernier lui écrivait : « Je détiens une licence quittancée, signée de votre main », laquelle lettre ayant été postée en recommandé avec avis de réception, dans les règles, et constituant un écrit probant, à raison de ce qui y était exprimé.

L’inspecteur n’a pas contesté le fait, ne voyant pas, à priori, où « le client » voulait en venir.
Mais il a fait une drôle de tête (l’inspecteur), quand on lui a fait observer que le document en question, la licence, était un formulaire informatique, élaboré de la main de l’artiste, relativement sophistiqué, doté d’une certaine esthétique, et où figurait en toutes lettres la mention de Copyright du créateur © le millésime, et la mention « reproduction interdite »

Mais oui. Non content de créer dans l’informatique, notre artiste était aussi créateur de textes et de graphismes de son cru, ressortissant en cela de la protection de la Propriété Littéraire et Artistique, tant pour le logiciel, que pour la formulation de la licence.

En conclusion, le dénonciateur initial, en dupliquant le document, non pas « pour l’usage privé du copiste », comme la loi l’y eût autorisé, mais pour le diffuser aux tiers, ne fût-ce qu’à un seul exemplaire, avait enfreint le Code de la Propriété Intellectuelle, au sens de ses articles L 335-2 et L 335-3. Il était un contrefacteur, menacé par la loi d’une peine de 3 ans de prison et de 300 000 euro d’amende.

Et la Répression des fraudes venait d’en fournirla preuve formelle à l’auteur légitime.

Ladite Répression des fraudes, en l’occurrence, s’étant placée dans une position de receleur de contrefaçon, stricto sensu.

Dans ce contexte, le refus de dénonciation n’était plus un problème : L’artiste a averti qu’il se réservait la faculté de porter plainte, contre inconnu, avec constitution de partie civile, pour contrefaçon, en fournissant au Procureur, comme preuve, la lettre de l’Administration.

Cette dernière pouvant être sommée par l’autorité judiciaire de nommer le contrefacteur en question, qu’elle connaissait de façon sûre, d’une manière plus comminatoire que par la demande d’un simple citoyen.

Je vous passerai les détails qui ont suivi. Notre artiste n’a pas été inquiété, vous vous en doutez, et le KGB (pardon encore), je veux dire la Répression des fraudes, l’a salué chapeau bas, trop contente de se débarrasser de lui.

Je voudrais simplement vous faire observer ceci :

Il paraît que « nul n’est censé ignorer la loi »

Mais, faut il, au delà, conclure qu’une Administration, et répressive par surcroît, essentiellement chargée de faire respecter un cortège de lois connu sous le nom de « Code de la Consommation » se trouverait, de ce fait, déliée de toute obligation issue des autres lois en vigueur ?

Surréaliste, non ? Voilà des gens prêts à vous faire traîner devant les tribunaux, pour tout manquement qui serait le vôtre, aux lois qu’ils connaissent, et qu’ils ont mission de faire appliquer, mais qui ne se gênent pas pour enfreindre allègrement, eux, d’autres lois, nonmoins républicaines, et qu’apparemment, ils méprisent, pour ne pas les connaître.

L’histoire vraie que je viens de vous conter a un côté inquiétant. Ceux là même qui vous opposent les foudres de la loi « qui les arrange », passent outre les lois qui vous protègent.

La toute puissance de Big Brother. La loi du plus fort. L’ignorance populaire. Appelez çà comme vous voulez, mais je garde mon opinion : Système soviétique.


comme dans tous les messages de Didier FERET, et avec l'appui de GOOGLE, il nous faut réserver une part de notre attention aux artistes, inventeurs, créateurs, avec et sans brevet, avec déclaration d'auteur, copyright et prototypes) (www.copyrightconsulting.com)