Les pompiers soviétisés.

Je garde un souvenir ému des époques déjà lointaines où il était rassurant de voir, dans les rues de Paris, passer les véhicules des pompiers, tout particulièrement les ambulances, tout de rouge vêtues, et arborant fièrement l'énoncé de leur mission: Porter les premiers secours aux personnes en difficulté.

J'ai pu constater, ces dernières années, que cette mention "Premier secours" est en voie de disparition. Les pompiers ne nous portent plus secours.

Que font-ils, alors ?

Jugez en à la lecture de la nouvelle définition qui a été donnée à leur mission: Ils en sont venus à "assister les victimes"...

Il nous faut nous résoudre à comprendre que les qualités de "blessé", "accidenté", "asphyxié" ou encore "électrocuté", et j'en passe, ont cédé le pas à la qualité généraliste de "victime", ce qui laisse à penser que les aléas que tout un chacun peut connaître, sur la voie publique, proviendron
t d'une volonté de nuire certaine.

Nous sommes donc prévenus d'être exposés à subir des dommages à raison des mauvais traitements, des injustices d'autrui, à priori.

L'accident fortuit: Glisser sur le trottoir, tomber de sa propre hauteur sans aucune tierce intervention, ou avoir un malaise soudain, n'est plus au programme.

Nous ne pouvons plus être simples "accidentés", ni souffrir des effets d'une pathologie soudaine. Le statut de "victime" nous est dévolu, qu'on le veuille, ou non.

En outre, il ne s'agit plus seulement de secours, mais d'assistance. Le "secours" se constitue de soins prodigués ou d'aide matérielle fournie sur un lieu d'accident, selon le dictionnaire, alors que l'assistance est un acte par lequel une personne, ou un groupe de personnes, se substituent à quelqu'un, pour décider à sa place d'un traitement qui lui sera appliqué.

Nous sommes donc passés du statut d'accidenté potentiel à celui de victime assistée, et cela change tout.

Nul doute qu'à terme, l'individu ramassé sur la voie publique par un véhicule de pompiers sera classé, judiciairement, dans la catégorie des "majeurs incap
ables", et placé ipso facto sous la tutelle d'un magistrat.

Dans le droit-fil de cette évolution, peut-être que des pouvoirs de police seront un jour attribués aux ambulanciers, auprès de qui les "victimes" pourront immédiatement porter plainte. Cela aura le mérite de désengorger les commissariats.

De plus, le concept même de "victime" induit la notion de coupable. Et nous entrons là dans les menées du soviétisme rémanent, qui croît et embellit d'heure en heure.

Le totalitarisme contemporain manifestant une soif insatiable de coupables à châtier, c'est l'évidence, rien de plus simple que de transformer chacun en victime à priori, pour justifier diverses chasses aux sorcières.

Mes opinions vous paraissent quelque peu parano ? Pourquoi pas, après tout.

Alors dites moi pourquoi l'intitulé qui figure sur l'honnête ambulance que l'on voit sur la photo, en tête de l'article, a été remplacé par celui-ci:
















L'inflation de l'imbécillité

La démagogie populiste pousse les folliculaires à "caresser le peuple dans le sens du poil", en montant en épingle le moindre fait divers, dénué en soi de tout intérêt public, même s'il s'agit d'un drame, sur le plan individuel.

La tendance consiste à nous abreuver d'une poussière de soi-disant "informations",
qui ne
sont utiles à personne, comme par exemple la relation d'enlèvement d'enfants, les agressions sexuelles, et autres actes dits "terroristes", sous réserve d'analyse... Et la cerise sur le gâteau, dans ce contexte délirant, consiste à "agrémenter" ces pseudo nouvelles d'illustrations visuelles.

La force de l'image !


Vous apprécierez le sens profond, et l'intérêt fondamental que l'on peut discerner à raison des photos ci-dessus, qui présentent la signalétique d'un véhicule de police ou de gendarmerie, en accompagnement d'une "brève" parlant de la disparition d'un enfant, ou du décès d'un sdf.

Que voici une image qui nous informe !


A mon école de journalisme, dans ma jeunesse (oui, je sais: Il y a un demi siècle), j'eusse proposé ce genre de travail, le rédacteur en chef n'aurait pas manqué de me demander quel rapport exact je voyais entre un banal véhicule policier et un "événement" d'une facture individuelle.

Il leur faut du "nouveau", et "de l'image" ! Quittes à donner dans le "n'importe quoi"

Triste époque.

Vous avez dit "dégénérescence" ? Non ? Moi, oui: Je l'affirme.

On manque dangereusement d'imagination dans les rédactions, et on a une base de données photographiques plutôt réduite...